Enseignement du «fait religieux» : Surenchères réactionnaires09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement du «fait religieux» : Surenchères réactionnaires

Lors du passage du projet Fillon sur l'école en première lecture à l'Assemblée, un amendement a été voté pour introduire l'enseignement du fait religieux dans les programmes scolaires. Ce qui ne manque pas de sel lorsque l'on sait que cette initiative a été prise par Jean-Pierre Brard, député apparenté PC et maire de Montreuil, en banlieue parisienne.

Alors que les moyens ne cessent de diminuer pour donner un minimum de connaissances et de culture à tous les élèves, Brard, lui, s'indigne de «l'analphabétisme religieux des jeunes» et préconise l'apprentissage du sens des fêtes de l'Ascension, de Pessah ou de l'Aïd el-Kebir. C'est ce qu'il appelle passer à une «laïcité intelligente»... d'intelligence avec les calotins, certainement.

Sans doute, il y aurait bien des choses à dire et à apprendre, s'il s'agissait d'un enseignement de l'histoire des religions, en tant que phénomène social, et du rôle, rarement positif, que celles-ci ont joué dans l'histoire. Mais de cela les professeurs d'histoire, précisément, peuvent très bien parler; et dans le contexte actuel, l'introduction d'un enseignement spécifique du «fait religieux» serait une concession aux pressions des différentes Églises et une façon de leur donner un droit de regard sur le contenu de l'enseignement.

Un autre amendement, proposé cette fois par un député de droite, prévoit l'enseignement obligatoire de La Marseillaise à l'école primaire. Il ne s'est trouvé aucun député pour s'opposer ni à l'un ni à l'autre des deux amendements. On voit ainsi dans quel sens souffle le vent, et de quoi se préoccupent les députés quand on leur parle d'éducation.

Quand il s'agit de faire dans le cocardier, de flatter les préjugés réactionnaires ou de courtiser les calotins, les députés de gauche ne sont malheureusement pas toujours en reste sur ceux de droite.

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