Éducation nationale : Le courage de démissionner09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Éducation nationale : Le courage de démissionner

Parce qu'elle a reconnu ne pas disposer de moyens suffisants pour assurer correctement sa fonction, la rectrice -responsable des services de l'Éducation nationale- de l'académie de Toulouse a démissionné. Il n'est pas si courant qu'un haut fonctionnaire renonce à son poste, en tout cas pas pour une telle raison.

Dans l'académie de Toulouse, alors que les effectifs d'élèves restaient stables, des centaines de postes d'enseignants ont été supprimés ces dernières années, sans compter les postes de surveillants ou d'aides-éducateurs qui ont disparu. Le ministère de Fillon poursuit cette compression d'effectifs puisque, pour cette même région, 293 postes, dont 265 d'enseignants, doivent disparaître à la prochaine rentrée. Cela se traduira de nouveau par des fermetures de classes, des suppressions d'options dans les lycées généraux, de filières dans les lycées professionnels et des heures d'enseignement en moins dans les collèges.

Dès que ces mauvais coups furent annoncés fin janvier, des parents d'élèves ont fait entendre leur opposition, comme dans le village des Cabannes, dans l'Ariège, où une soixantaine de parents ont occupé l'école pour protester contre la suppression d'une classe de maternelle à partir de septembre prochain. Ou encore à Ax-les-Thermes, où les parents refusent le changement d'affectation d'un professeur remplaçant de maternelle, présent depuis la rentrée. Du fait du manque de remplaçants, il est prévu de le muter dans une autre école, jugée prioritaire, comme si tous les enfants, où qu'ils habitent, ne l'étaient pas.

C'est à ce genre de jonglerie que doivent se prêter les dirigeants de l'Éducation nationale: habiller chichement Pierre en déshabillant Paul. Ils s'y plient, sauf exception. Le fait que les recteurs des 29 académies autres que celle de Toulouse restent en place ne prouve pas que la situation soit plus favorable ailleurs, mais seulement que les hauts fonctionnaires qui suppriment des postes ont, pour la plupart, à peu près autant de conscience que les PDG qui licencient, et c'est tout dire.

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