École Jean-Moulin La Chapelle-Saint-Luc (Aube) : La mobilisation des parents et du personnel a sauvé un poste09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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École Jean-Moulin La Chapelle-Saint-Luc (Aube) : La mobilisation des parents et du personnel a sauvé un poste

Finalement, l'inspecteur d'académie de l'Aube a dû être convaincu par les arguments des parents et personnels de l'école élémentaire Jean-Moulin de La Chapelle-Saint-Luc, puisqu'il revient sur la fermeture d'un poste.

Au Comité départemental de l'Éducation nationale, il a fait durer le suspens en «réfléchissant tout haut» et en tardant à annoncer le maintien effectif de la classe. Par contre, il maintient la fermeture de la troisième classe d'intégration scolaire, tout en prétendant que les moyens seraient globalement maintenus, car les maîtres, au lieu d'encadrer ces classes de 12 élèves maximum, assureraient quelques heures de soutien à ces enfants en difficulté.

Mais s'il a partiellement changé d'avis, c'est quand même parce que des dizaines de parents se sont mobilisés pendant plus d'un mois. Une pétition avait été lancée avant les vacances de février et l'occupation de l'école a été préparée pendant ces congés. Ils ont tout simplement occupé l'école pendant quinze jours, avec le soutien des enseignants.

Une manifestation a été organisée devant la préfecture à Troyes, le 25 février, lors de la première réunion du Comité départemental de l'Éducation nationale, les parents d'élèves s'y rendant en voiture et avec le minibus prêté par la mairie, pour y retrouver des parents d'élèves venus de Romilly. À la suite de son boycott organisé par les syndicats enseignants, le comité s'est réuni à nouveau lundi 7 mars. C'est en plus grand nombre, avec deux minibus, que les parents se sont rendus à nouveau devant les grilles de la préfecture pour y retrouver ceux de Bouilly, dont un poste de maternelle était menacé. Ceux de Bouilly ont aussi obtenu satisfaction.

Entre-temps, il y a eu des diffusions de tracts et de courriers aux parents, affichages dans les cages d'escalier de la ZUP etc. Des lettres ouvertes ont été envoyées à ces «responsables qui, derrière leur bureau, prétendent décider de ce qui est bon pour les enfants». Même le ministre Borloo a eu droit à un courrier puisque dans son plan de cohésion sociale, il prône un «moratoire des suppressions de classes en zone d'éducation prioritaire». Le pourcentage de chômeurs dans la ZUP de La Chapelle dépasse les 25% et à l'école Jean-Moulin, si le pourcentage de parents qui ne travaillaient pas était il y a trois ans de 45%, il est aujourd'hui de 70%.

Toutes les actions se sont préparées lors de réunions fréquentes ou de discussions dans la cour de l'école, bien qu'on ait eu les pieds dans la neige. Ce n'est pas la première fois qu'à Jean-Moulin la mobilisation des parents permet de sauver un poste. Tout le monde est prêt à s'y remettre l'an prochain, au cas où, et en attendant à fêter le recul obtenu autour d'un grand repas.

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