Discriminations économiques : Rien ne change09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Discriminations économiques : Rien ne change

Les femmes subissent davantage le chômage que les hommes et, quand elles ont du travail, elles sont en moyenne moins payées. L'écart de salaires, s'il reste stable depuis une dizaine d'années, s'établit tout de même à environ 20%, selon les chiffres de l'INSEE, qui compare les salaires des hommes et des femmes, en faisant l'hypothèse qu'il ne s'agit que d'emplois à temps complet.

Mais si l'on regarde les salaires effectivement perçus dans l'année, l'écart entre les salaires masculins et féminins est beaucoup plus important, puisque près de six fois plus de femmes que d'hommes travaillent à temps partiel. Quand ce temps partiel n'est pas purement et simplement imposé par le patron (par exemple pour des caissières de grandes surfaces), il résulte rarement d'un libre choix, mais plutôt du fait qu'encore aujourd'hui l'éducation des enfants repose en grande partie sur les femmes. Au bout du compte d'ailleurs, la journée de travail de beaucoup de femmes est plus longue que celle des hommes, dès lors qu'on inclut le travail domestique.

Parmi les cadres, si la proportion de femmes est aujourd'hui de 30%, le double d'il y a trente ans, les inégalités n'ont pas pour autant disparu. Les femmes cadres ont des salaires de 21% inférieurs à ceux des hommes.

On retrouve aussi ces discriminations tout en bas de l'échelle des salaires, avec évidemment des conséquences infiniment plus graves puisque, parmi les 10% de personnes les moins bien payées, on trouve 80% de femmes.

Pour les retraites, cette situation entraîne des conséquences très dures. En 2001, les femmes disposaient en moyenne d'une retraite se montant à 848 euros par mois, contre 1461 euros pour les hommes, soit 42% de moins. Parmi les retraités actuels du régime général, 39% de femmes ont validé une carrière complète, contre 85% des hommes. Avec les réformes Balladur et Fillon, le niveau général des pensions va encore baisser dans les années à venir, pour l'ensemble des nouveaux retraités, et encore plus pour les retraitées puisque le système de décote, qui pénalise d'une manière disproportionnée les années manquantes, touche particulièrement les femmes.

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