Daewoo (Lorraine) : - l’ex-PDG recherché, mais pas trop !09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Daewoo (Lorraine) : - l’ex-PDG recherché, mais pas trop !

Kim Woo-Choong, l'ex-PDG du conglomérat Daewoo, est paraît-il recherché par toutes les polices de la planète depuis sa disparition en 2000. Il est accusé de banqueroute frauduleuse, après avoir laissé une ardoise de 80 milliards de dollars lors de la faillite du groupe Daewoo, dont il aurait détourné 2 milliards pour son argent de poche.

La recherche concernant M. Kim est bien symbolique puisque selon son employeur, la société Lohr, près de Strasbourg, il est déclaré très officiellement à la Sécurité sociale et aux impôts. Depuis un an et demi, il fait le VRP entre l'Alsace et la Corée, et le PDG de Lohr affirme, dans Libération du 7 mars, le rencontrer très ouvertement.

M. Kim n'est pas en France un étranger sans papiers à qui l'administration chipote le droit à une vie normale. Toute sa famille a obtenu la nationalité française en 1987 grâce à l'appui d'amis bien placés, Longuet et Chirac, pour «services exceptionnels rendus à la France», et cela par dérogation, puisqu'il ne parlait pas un mot de français, alors que c'est une condition exigée pour être naturalisé. C'est que M. Kim avait ouvert à l'époque une usine, puis deux, puis trois. Le tout grâce aux fonds publics: l'affaire Daewoo a ainsi englouti 68 millions d'euros d'aides publiques pour les usines lorraines, toutes fermées aujourd'hui; 1100 ouvriers ont été licenciés, dont beaucoup sont toujours au chômage.

En 1996, Juppé avait même décoré M. Kim de la Légion d'honneur, juste avant de proposer la candidature de Daewoo pour la privatisation-cadeau de Thomson.

Il y a quatre ans, des syndicalistes coréens avaient retrouvé sa piste en France, dans une villa de milliardaire sur la Côte-d'Azur. Voilà maintenant que M. Kim «travaille» comme VRP pour une entreprise alsacienne, le journal l'Humanité laissant même entendre qu'il s'agirait en fait de vente d'armes.

Mais M. Kim n'a pas trop de soucis à se faire. Comme le dit un homme d'affaires coréen, interrogé par Libération, «il y a une tendance au pardon en Corée». Et en France donc! Et puis, pardon, n'est-il pas un mot qui rime avec pognon?

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