CHU - Dijon : Le Plan Blanc ou comment dispatcher les insuffisances09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU - Dijon : Le Plan Blanc ou comment dispatcher les insuffisances

Dans les hôpitaux, le Plan Blanc a été annoncé à grand renfort de publicité, pour montrer que les autorités ne se laissent pas surprendre par le froid comme elles l'avaient été par la canicule.

Il a été déclenché quand les Urgences ont commencé à recevoir plus de 160 personnes par jour, au lieu des 70 à 80 habituelles. La plupart du temps, il s'agissait de personnes âgées qui, face à la prolongation de l'hiver, avaient contracté successivement grippes, bronchites et autres trachéites et se retrouvaient en insuffisance respiratoire, un peu comme ce qui est arrivé au pape.

La difficulté de la situation est dans le fait que, comme lors de la canicule, cette affluence dure des jours, sans faiblir. Le personnel exténué essaie de faire face aux problèmes, pratiquement sans s'arrêter et cela pendant dix heures d'affilée.

Au CHU de Dijon, le Plan Blanc a consisté à faire venir deux médecins et deux infirmières en plus dans la nuit du 21 février.

Une autre difficulté est survenue quand un certain nombre de malades ont nécessité une hospitalisation. Mais où? Il n'y a pratiquement pas de lits disponibles dans tout l'hôpital. Alors le Plan Blanc a consisté à demander à tous les services de mettre leurs couloirs à disposition. Des malades, insuffisants respiratoires, se sont donc retrouvés perdus dans les couloirs d'un service, sur un brancard et sans prise d'oxygène à proximité. C'est dire la situation de détresse qui a dû être assumée par le personnel de ces services.

Cette ouverture des couloirs est une suite logique à la fermeture de trente lits en gériatrie et au manque de nombreux lits dans différents autres services.

Et parce que ces fermetures de lits se sont accompagnées de la réduction du personnel, à Champmaillot, un étage entier complètement équipé, moderne, avec prises d'oxygène et tout ce qu'il faut, est vide, alors même qu'un des problèmes cruciaux des Urgences est de trouver des lits disponibles.

La semaine dernière, les médecins urgentistes à bout de forces et au bout du rouleau ont appelé à une grève, pour que cesse cette situation où le personnel soignant ne fait que parer au plus pressé, dans une pagaille et une désorganisation totales.

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