UMICORE (Nord-Pas-de-Calais) : - Encore une entreprise qui fait des profits... mais qui licencie et qui ruine une région03/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1909.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

UMICORE (Nord-Pas-de-Calais) : - Encore une entreprise qui fait des profits... mais qui licencie et qui ruine une région

Il reste en France deux usines qui produisent du zinc. Toutes les deux appartiennent au groupe Umicore, anciennement Union Minière, un groupe qui emploie 11500 salariés dans le monde et qui fait des profits : 168 millions d'euros en 2004, chiffre en hausse constante depuis trois ans. Le groupe vient quand même d'annoncer des licenciements : 216 en tout.

La plus grosse usine est à Auby, près de Douai. Il y a encore un peu plus de 800 travailleurs, mais Umicore veut en licencier 164. Après les 260 licenciements qui viennent d'avoir lieu à l'Imprimerie Nationale d'Auby, cette petite commune de 7900 habitants, où le taux de chômage atteint 26%, n'avait vraiment pas besoin de cela ! On est en plus juste à côté du site de Métaleurop, où travaillaient de nombreux habitants d'Auby et de la région.

L'autre usine est à Calais. Là, Umicore veut licencier 52 travailleurs, ce qui signifie que l'usine va disparaître. Au-delà, à Calais, ce sera là aussi un désastre pour le port de commerce, car l'activité de l'usine représentait près de 30% du tonnage.

Derrière les prétextes invoqués par la direction (concurrence de la Chine, hausse des tarifs de l'électricité et des transports ferroviaires, etc.), la réalité est que le groupe a décidé d'arrêter la production du "zinc de base", dont "la valeur ajoutée est insuffisante", selon les paroles d'un haut cadre de l'entreprise.

Ce qui ajoute à l'inquiétude, c'est le montage financier récemment mis en place par Umicore : un acheteur unique du minerai, qui le revend ensuite de plus en plus cher à l'usine. Et qui trouve-t-on, dans ce montage qui ressemble trait pour trait à celui de Métaleurop ? Un ancien directeur de Métaleurop... Même la presse locale l'a dénoncé. Les politiciens locaux, qui ont ressorti les mêmes discours que pour Métaleurop, ne pourront pas dire qu'ils n'ont pas été informés.

Les travailleurs ont d'abord été "KO debout", comme ils disent. L'année dernière, le directeur les avait félicités pour leur productivité ! Maintenant, ils se mobilisent, et tous ensemble : lundi 28 février, c'était le premier jour de grève et de manifestation. À Calais comme à Auby, l'ensemble des salariés a débrayé. À Auby, la grève a été totale toute la journée, et une manifestation a rassemblé 1000 personnes. Une nouvelle grève de 24 heures est prévue pour le 10 mars.

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