Snecma Corbeil-Essonnes (Essonne) : - Mouvement pour les salaires03/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1909.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma Corbeil-Essonnes (Essonne) : - Mouvement pour les salaires

Depuis début février, les débrayages sur les salaires se multiplient à l'usine de la Snecma à Corbeil-Essonnes, dans la banlieue parisienne. Cela faisait longtemps qu'autant de travailleurs n'avaient débrayé pour les salaires, en manifestant dans l'usine, en faisant autant de ramdam, bloquant le rond-point de la N7, juste à côté de l'entreprise. Le 15 février dernier, toutes équipes confondues, plus de 1000 salariés ont débrayé, dans une usine qui en compte un peu plus de 2500. La mobilisation a varié chaque fois en fonction de l'heure et des équipes : 500 travailleurs une fois, 700 une autre. Une centaine de salariés de Villaroche, autre usine du groupe, située en Seine-et-Marne, sont venus se joindre à notre protestation lors d'une manifestation au siège.

Il faut dire que les raisons du mécontentement ne manquent pas, elles s'accumulent même : dégradations des conditions de travail, pressions des chefs, inquiétudes par rapport à la fusion Sagem-Snecma et la privatisation. Et par-dessus le marché, la Snecma a engrangé ces dernières années d'énormes profits. La direction a annoncé une hausse de 28% de son résultat net à 234 millions d'euros, pour l'année 2004, tandis que Béchat, le PDG, a déclaré que les bénéfices devraient encore croître au cours de 2005. Le bénéfice net par action est passé de 0,64 euro en 2003 à 0,88 euro en 2004 (soit une hausse de 37,5%). Tout cela, alors que la direction générale n'accorde que 1,5% d'augmentation des salaires, est ressenti comme une provocation. Nous sommes de moins en moins nombreux dans l'usine et nous produisons de plus en plus de moteurs d'avions. Il n'y a aucune raison d'accepter que tout cet argent, qui est le fruit de notre travail, aille dans la poche des actionnaires.

Voilà ce qui a fait monter la tension dans l'usine ces dernières semaines. Les débrayages ont commencé à l'appel de l'ensemble des organisations syndicales. Mais après plusieurs jours de débrayages, la CFDT a tout d'un coup trouvé de mauvaises raisons pour ne plus participer au mouvement, arguant de prétendues "avancées de la direction" en matière salariale ! Cela n'a pas plu à juste titre à plusieurs centaines de travailleurs, syndiqués et non syndiqués, qui ne se sont pas gênés pour aller le dire en pleine réunion des délégués du personnel, avec pas mal de noms d'oiseaux à l'adresse des représentants de la CFDT, pour leur faire comprendre ce qu'ils pensaient de leur attitude et de leur signature au bas d'accords dont les travailleurs ne voulaient pas.

Face à la direction, nous sommes bien décidés à remettre le couvert ! Car de l'argent, les actionnaires en ont. À nous de leur arracher une augmentation générale des salaires.

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