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Leur société
Manifestation, samedi 5 mars à Paris : Régularisation de tous les sans-papiers
Depuis de nombreuses années, des travailleurs étrangers en situation irrégulière, ceux qu'on appelle les "sans-papiers", réclament la régularisation de leur situation et se sont organisés pour tenter d'imposer leur droit à vivre normalement, dans ce pays où ils travaillent, ont leur famille et séjournent souvent depuis de nombreuses années.
En déposant leurs dossiers dans les préfectures, comme le gouvernement socialiste de 1997 leur demandait de le faire, beaucoup d'entre eux choisissaient du même coup de sortir de la clandestinité, prenant ainsi le risque d'être contrôlés par les autorités. Mais une partie seulement d'entre eux ont reçu une réponse positive. De nouveaux immigrés sont arrivés. Aujourd'hui, les chiffres semi-officiels du gouvernement français admettent qu'il y a au moins 300000 sans-papiers. Quant aux organisations d'aide et à la Coordination nationale de lutte des sans-papiers, elles estiment le chiffre à 600000.
En France, comme dans toute l'Europe, il s'agit donc d'un problème qui concerne une fraction non négligeable de la classe ouvrière. Périodiquement, les gouvernements parlent de régulariser la situation de ces travailleurs. Mais en France, depuis près de huit ans, les gouvernements socialistes comme ceux de droite refusent une mesure générale de régularisation. En Espagne, le gouvernement socialiste de Zapatero a bien parlé d'une procédure générale, mais elle concerne ceux dont les employeurs accepteront de présenter les dossiers. Il y a loin de telles politiques à celle qui consisterait à donner à ces centaines de milliers d'immigrés, fuyant leur pays à cause de la misère ou parfois de la répression, la possibilité de vivre et de travailler en bénéficiant des mêmes droits, de la même couverture sociale que les autres travailleurs du pays qu'ils rejoignent.
D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, 80000 sans-papiers ont été régularisés en quatre ans, entre 1999 et 2003, soit seulement 20000 par an ! Des régularisations au compte-gouttes, au cas par cas, permettant aux patrons de remplacer les régularisés par d'autres sans-papiers, pour continuer à ne pas payer les minimums légaux et les charges sociales.
Et dans le même temps, rien qu'en 2004, suite à des interpellations et rafles policières, les préfectures ont prononcé 47000 arrêtés de reconduite à la frontière, dont 11850 ont été effectuées manu militari, soit 32 par jour !
Dans la presse, à la radio, à la télé, on entend les représentants du gouvernement et de la droite se plaindre du manque de main-d'oeuvre. Ils discutent de la nécessité ou non d'instaurer des quotas, d'encourager une "immigration choisie", familiale ou pas, qu'il faudrait ou non intégrer.
Mais, aux centaines de milliers de travailleurs sans papiers présents aujourd'hui, le gouvernement ne promet que les matraques des policiers quand ils revendiquent leurs droits. Il les maintient dans la clandestinité et il claironne qu'en cette année 2005 il veut atteindre 20000 expulsions ! Expulsions répressives, qui ne visent qu'à intimider et faire taire ces travailleurs, perpétuant sciemment leur précarité et leur surexploitation dans l'intérêt de patrons petits et grands.
Nous exigeons l'arrêt des expulsions et la régularisation de tous les travailleurs sans papiers.
Lutte Ouvrière appelle à participerà la manifestation des sans-papiers,samedi 5 mars,à 14 heures,place de la République,à Paris.