Liberté pour les détenus d'Action Directe !03/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1909.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Liberté pour les détenus d'Action Directe !

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi 26 février devant les prisons où sont détenus des membres du mouvement Action Directe -Georges Cipriani à Ensisheim, Jean-Marc Rouillan à Lannemezan et Nathalie Ménigon à Bapaume- pour réclamer leur libération conditionnelle. Ils avaient été condamnés à perpétuité pour les assassinats commis, notamment, contre le PDG de Renault Georges Besse et le général Audran. Détenus depuis dix-huit ans, ils arrivent à la fin de la durée d'emprisonnement incompressible. Tous sont dans un état de santé déplorable.

Parmi les militants d'Action Directe, seule Joëlle Aubron, atteinte d'une tumeur au cerveau, a été libérée en juin dernier, après bien des démarches, en vertu de la loi Kouchner de 2002 sur les détenus malades (dont l'un des premiers à bénéficier fut Maurice Papon !). Mais la justice vient de refuser une nouvelle fois la libération de Régis Schleicher, ancien membre d'Action Directe, emprisonné depuis vingt-et-un ans à la centrale de Clairvaux, tout comme celle du militant nationaliste basque d'Iparretarrak Filipe Bidart, incarcéré au même endroit depuis dix-huit ans.

Envers ceux qui contestent l'ordre établi, l'État a la rancune tenace. Beaucoup plus qu'envers des généraux ou certains de ses serviteurs qui ont pourtant commis des crimes sur une tout autre échelle. Ainsi Papon, condamné en 1998, plus de cinquante ans après les faits, à dix ans de prison pour avoir été complice de l'envoi à la mort de 1690 Juifs, alors qu'il était haut fonctionnaire dans le régime de Vichy, et relâché quatre ans plus tard. Sa responsabilité dans le massacre de centaines d'Algériens le 17 octobre 1961, alors qu'il était préfet de Paris, n'a pas fait l'objet d'un jugement. L'État a su faire preuve de mansuétude aussi envers les généraux de l'OAS, responsables du putsch d'Alger d'avril 1961. Emprisonnés quelques années, relâchés, puis amnistiés par de Gaulle en juin 1968, ils furent rétablis dans leurs droits en 1982 : "Il appartient à la nation, au bout de vingt ans, de pardonner", avait alors dit Mitterrand. L'OAS, à la tête duquel se trouvait le général Salan, était pourtant responsable de 1500 assassinats, commis pour la plupart entre mars et juin 1962.

Bien que les méthodes de terrorisme individuel qu'ils ont employées soient totalement étrangères au courant communiste révolutionnaire que nous représentons, Lutte Ouvrière appuie la demande de remise en liberté des militants d'Action Directe ou des nationalistes basques sur lesquels s'acharne l'État français.

Partager