Le rachat du Crédit Lyonnais par le Crédit Agricole : Quelles conséquences pour le personnel ?03/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1909.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le rachat du Crédit Lyonnais par le Crédit Agricole : Quelles conséquences pour le personnel ?

Le Crédit Lyonnais déjà privatisé a été racheté par le Crédit Agricole en décembre 2003. Au Crédit Lyonnais, il y avait 45000 salariés en 1985, il n'en restait plus que 26000 en 2004. Et ce n'est pas fini puisque la direction annonce encore 7000 suppressions de postes contre 4600 embauches soit 2400 personnes en moins jusqu'en 2007, notamment à la Direction des Services à la Clientèle et des Flux, c'est-à-dire les services de traitements bancaires qui sont aujourd'hui répartis sur toute la France.

La partie internationale et grandes entreprises du Crédit Lyonnais, la BFI (Banque de Financement et d'Investissement, environ 2000 personnes en France) a été reprise par l'ex-Crédit Agricole Indosuez (filiale du Crédit Agricole) pour devenir CALYON. Au passage, il y a eu un "plan social" et près d'un millier d'emplois ont ainsi disparu. Pour le personnel qui a été transféré à CALYON, les transferts géographiques ne cessent pas. Du siège du Crédit Lyonnais certains sont partis à Courbevoie (siège de CALYON) et d'autres partent à Saint-Quentin-en-Yvelines. Outre les problèmes d'allongement considérable du temps de transport qui pourrissent la vie au quotidien, certains employés n'ont pas de poste et se demandent de quoi leur avenir sera fait.

L'essentiel de la production informatique du groupe, a été centralisé dans un GIE (groupe d'intérêt économique) avec, là aussi, son lot de transferts géographiques.

Le Centre de Gestion et d'Administration du Personnel (CGAP), après avoir été décentralisé, il y a plusieurs années, est de nouveau centralisé sur Paris. Pour le personnel de province, cela signifie changer de travail et se recycler, ce qui n'est pas sans conséquence sur leur vie. De ce fait, au passage, la direction laisse des salariés sur le bord de la route et des postes sont supprimés.

La DIAL (Direction de l'Immobilier, des Achats et de la Logistique) a complètement éclaté et, si certains ont signé un nouveau contrat de travail avec Crédit Agricole SA, d'autres sont encore dans l'attente d'informations sur leur avenir et leur localisation, comme au secteur Achats par exemple. Selon la direction, une partie d'entre eux va rester Crédit Lyonnais... mais les autres ? À ce jour, le personnel attend toujours des réponses et cela fait des mois que cela dure.

Et la valse des transferts n'est pas terminée.

Dans plusieurs secteurs, notamment les secteurs de traitement des opérations internationales, localisés aujourd'hui à Bercy dans Paris, il y a eu une mobilisation du personnel contraignant la direction à concéder quelques mesures pour compenser l'allongement du temps de transport ou à revoir son projet d'organisation.

À l'heure actuelle, nous ne connaissons pas tous les projets que les directions, qu'elles soient du Crédit Lyonnais, de CALYON ou du Crédit Agricole SA, ont dans leurs tiroirs.

À l'occasion du rachat du Crédit Lyonnais par le Crédit Agricole, nous avons compris que les directions essayent de nous diviser, avec des statuts différents, des implantations éloignées et, y compris, avec des augmentations de salaires différentes selon les filiales du groupe pour ceux qui gardent un emploi... Dans tous les cas, cela ne fait pas le compte et c'est beaucoup plus qu'il nous faudrait à tous pour rattraper les retards pris par nos salaires.

Si le groupe Crédit Agricole n'annoncera ses résultats que le 9 mars, déjà de nombreuses banques ont publié les leurs et ce que nous savons, c'est que de l'argent, elles en ont et qu'elles ont les moyens d'augmenter les salaires, de maintenir les effectifs et de laisser à chacun le choix d'une implantation géographique qui n'oblige pas à des temps de transport déments.

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