Le taux de chômage remonte progressivement depuis 2001. Il vient de dépasser de nouveau officiellement 10% de la population active. En janvier, il y avait 2461 600 personnes qui, cherchant du travail à plein temps, n'ont pu trouver ne serait-ce que deux semaines de travail en contrat à durée déterminée (CDD). Il faut y ajouter les 460000 salariés qui n'ont trouvé que de petits boulots précaires, et tous les chômeurs qui ne cherchent plus rien et ne sont même plus inscrits, donc pas comptés.

Les moins de 25 ans sont les plus touchés. Parmi eux, 21,8% de chômeurs. Et le temps passé au chômage s'allonge : près de huit mois en moyenne.

"Les profits d'aujourd'hui sont les emplois de demain", aiment à répéter les patrons. Ces profits déjà élevés en 2003 ont, eux, battu des records en 2004. La presse économique vient de publier le montant des bénéfices de Total, Arcelor, L'Oréal, Renault, Lafarge, BNP-Paribas... Tout cet argent s'est accumulé en faisant travailler davantage un nombre moins important de travailleurs. Dans les entreprises, même lorsque la production augmente, les départs à la retraite ne sont plus remplacés. Dépenser moins en salaires, pour produire et vendre davantage de biens et de services, c'est tout bénéfice. C'est le cas de le dire.

Les patrons annoncent clairement qu'ils ne réinvestiront pas ces profits dans la production, et donc n'embaucheront pas. Ils préfèrent les distribuer aux actionnaires sous forme de dividendes.

Autrement dit, les compressions de personnel d'aujourd'hui sont les profits de demain.

Alors, autant dès aujourd'hui revendiquer des emplois et de meilleurs salaires.