La maison à 100.000€03/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1909.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La maison à 100.000€

Le "Monsieur Esbroufe" du gouvernement, Borloo, vient d'annoncer le lancement d'une opération "maison individuelle à 100000 euros". Pour ce prix unique, les acheteurs à revenus modestes pourraient faire construire un pavillon individuel. Le terrain, dont le prix excède bien souvent celui de la construction, serait, selon Borloo, fourni gratuitement par des municipalités.

Cette opération ressemble à celle lancée il y a quelques décennies par le ministre du Logement de l'époque, Chalandon. Ses "chalandonnettes" firent long feu, les malfaçons résultant de mauvaises conditions de construction et de l'utilisation de matériaux de mauvaise qualité, en eurent rapidement raison.

Pour les spécialistes de la construction, le prix annoncé par Borloo n'aurait rien d'un cadeau. Il correspondrait grosso modo à ce qui se pratique. Quant à la possibilité que des municipalités offrent le terrain, elle ne peut en aucun cas concerner les centaines de milliers de familles qui pourraient être intéressées par cette proposition.

Cette opération "borlette" est un leurre. Est-ce une coïncidence, elle accompagne un projet dit de "rénovation urbaine" prévoyant des "destructions-reconstructions" de centaines de milliers de logements "sociaux". Sauf que le nombre des reconstructions de logements sera inférieur à celui des démolitions, et les loyers des logements reconstruits ou rénovés seront plus élevés que ceux que l'on détruit. Ces opérations de rénovation urbaine vont entraîner l'expulsion vers les zones les plus périphériques des grandes agglomérations de nombreuses familles dans l'incapacité de payer les loyers plus élevés d'appartements rénovés ou transformés en logements en accession à la propriété.

Cette politique du gouvernement en matière de logement va aggraver une situation déjà dramatique. Il y a actuellement plus de trois millions de personnes mal logées ou pas logées du tout. Le nombre de demandes de logement-HLM non satisfaites ne cesse d'augmenter. Il atteint plus d'un million.

Le gouvernement, au lieu d'améliorer cette situation, l'aggrave.

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