Jeux Olympiques : Les patrons courent après le pactole03/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1909.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Jeux Olympiques : Les patrons courent après le pactole

De la droite à la gauche, c'est l'unanimité pour défendre la candidature de Paris pour les Jeux olympiques d'été de 2012. Une occasion aussi pour tous ces politiciens de titiller la fibre chauvine de certains, tous emboîtant le pas au Medef qui met en avant, lui aussi, "l'intérêt national". Bref, à l'approche du passage à Paris de la commission d'évaluation du CIO, on nous ressert les vieilles rengaines du genre "tous unis derrière Paris, ne ratons pas la chance à saisir". Mais une chance pour qui ? Delanoë, maire PS de Paris, de même que Braouezec, député-maire PC de Seine-Saint-Denis, mettent volontiers en avant les retombées bénéfiques pour la population locale, concernant par exemple la desserte des transports en commun. Il n'est pas impossible que l'aménagement et la réalisation de quelques infrastructures destinées à faciliter l'organisation du grand spectacle des JO puissent servir ensuite quotidiennement aux habitants des sites concernés. Mais c'est à voir. Les précédents ont largement démontré que les inconvénients dépassaient, et de loin, les avantages. Les retombées, sonnantes et trébuchantes, dix ou cent fois plus importantes, seront pour les grands groupes capitalistes qui, d'ailleurs, ne s'en cachent pas. La Chambre de commerce et d'industrie s'apprête à lancer une grande campagne avec le slogan "Tous ensemble de tout coeur avec les Jeux", tandis qu'un certain nombre de grands groupes ont créé pour l'occasion le "club des entreprises Paris 2012", regroupant entre autres Accor, Airbus, Air France, Bouygues, Carrefour, etc. Sur son site Internet, il vante "l'opportunité extraordinaire que constituerait l'organisation des Jeux". Entre 2005 et 2012, l'opportunité en question est estimée à 6 milliards d'euros et au final "l'héritage des Jeux pourrait atteindre 35 milliards d'euros de retombées" entre 2012 et 2019.

Mais avec l'argent qui sera englouti dans la préparation des Jeux, si Paris est choisi, combien de tramways, de lignes de bus ou de travaux de prolongement de lignes de métro pourraient être réalisés sans attendre les quelques "à-côtés" d'une hypothétique sélection au grand showbiz du sport que sont les olympiades.

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