CHU de Brabois (Nancy) : - Accident mortel à la nouvelle blanchisserie !03/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1909.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU de Brabois (Nancy) : - Accident mortel à la nouvelle blanchisserie !

Vendredi 25 février un travailleur de 56 ans, employé à la blanchisserie depuis douze ans, a fait une chute mortelle de plus de 8 mètres. Il était monté au niveau supérieur pour décoincer un sac qui était bloqué sur son rail de circulation, comme plusieurs de ses collègues avaient été amenés à le faire à de multiples reprises le matin même et les jours précédents. Au cours de cette intervention, il est tombé dans une fosse dont l'ouverture au sol (1,40m sur 1,40m) était béante et n'était efficacement protégée que d'un seul côté.

Le 10 janvier, la nouvelle blanchisserie avait commencé à être mise en service. La direction, très pressée, a agi de manière irresponsable : l'ancienne blanchisserie a été arrêtée dès le 31 janvier. Et ce transfert a été l'occasion de supprimer 22 postes. À l'hôpital aussi, c'est la course à la productivité !

Or de nombreuses pannes affectaient le fonctionnement de la nouvelle unité, en particulier la circulation des sacs de linge. La direction recourait à des intérimaires pour poursuivre la production le soir au-delà de l'horaire normal, et la blanchisserie n'était qu'à 65% de son rythme prévu de production de linge propre. Les services manquant de linge, les appels téléphoniques se succédaient, l'ensemble du personnel de la blanchisserie était sous pression, faisant ce qu'il pouvait pour faire fonctionner des installations qui n'étaient pas encore au point. C'est dans ces conditions que s'est produit le drame.

Dès l'accident, l'émotion a été telle que l'ensemble du personnel de la blanchisserie a spontanément arrêté la production.

À peine arrivé sur les lieux de l'accident, le directeur général du CHU a déclaré, selon le quotidien L'Est Républicain : "La blanchisserie fonctionne presque normalement". Et, rejetant la responsabilité de l'accident sur la victime, il s'est permis de dire que "Christian Vairelles se trouvait à un endroit où il ne devait pas être".

Alors, la responsabilité de la direction est écrasante. Depuis un an et demi qu'il est à Nancy, le directeur général explique que l'hôpital est une "entreprise" et ne parle que d'économies. Des économies criminelles qui ont abouti à la mort d'un travailleur.

Lundi, le personnel a exercé son droit de retrait et l'arrêt de travail s'est poursuivi mardi matin, malgré une intervention brutale du directeur général, qui a énormément choqué le personnel. La production n'a repris que mardi après-midi, lorsque les mesures de sécurité ont été prises, en particulier la protection de la fosse qui, si elle avait été prévue avant, aurait évité ce drame.

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