Lors de la dernière réunion du Comité d'établissement, le 31 janvier, la direction de PCA se félicitait de l'augmentation des ventes mondiales du groupe de 2,7% et du fait que l'usine d'Aulnay serait la plus productive du groupe, avec le modèle C3. En même temps, elle annonçait un sureffectif ouvrier parmi les caristes et certaines catégories de professionnels dans l'usine. Il y en aurait 268 en trop, sur un effectif total de 5000! Comme si tous ces chiffres de bonne santé du groupe n'étaient pas le résultat du travail des ouvriers? C'était en quelque sorte: vous avez fait la richesse du groupe, maintenant vous pouvez partir.

La direction voudrait faire pression pour que certains acceptent de partir dans d'autres usines de PCA, ou changent de métier dans l'usine. Elle parle aussi de faire partir en CASA (départ en retraite anticipé) 48 ouvriers. Mais elle le refuse pour la trentaine de ceux, nés en 1948, dont l'état civil marocain n'est pas précis et qu'elle considère nés le 31 décembre. Soit un mois après la fin du plan CASA!

Pour compléter le tableau et pour que la pression soit un peu plus forte, la direction a pondu tout un calendrier de jours, voire de semaines, non travaillés. Cela ne va sans doute rien lui coûter, grâce aux possibilités que lui donne la loi dite des 35 heures, avec l'annualisation du temps de travail

Si cela ne suffit pas, elle aura recours au chômage partiel. Mais là, elle sera mise en contradiction juridique: 400 travailleurs intérimaires sont en ce moment employés dans l'usine «pour accroissement temporaire de la charge de travail».

Il serait pourtant simple de diminuer la production quotidienne, qui atteint des records: 1500 voitures par jour. Mais, d'après le directeur de l'usine, «diminuer la charge de travail de chaque salarié, ce n'est pas économiquement rentable...» Un bel aveu!