Le «public» se dissout dans le «privé»24/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1908.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le «public» se dissout dans le «privé»

Il est de tradition chez les patrons et les politiciens à leur service d'opposer les fonctionnaires, «bénéficiant de la sécurité de l'emploi», et les salariés du privé, «menacés du chômage». Diviser pour régner, c'est une vieille histoire, encore utilisée après la manifestation du 5 février et en prévision de celle du 10 mars. Ainsi Raffarin dit n'avoir pas vu beaucoup de travailleurs du privé dans les rues le samedi 5 février et Chérèque, leader de la CFDT, prétend ne pas vouloir noyer les revendications des travailleurs du privé sous celles des fonctionnaires...

Pourtant, non seulement les revendications sont les mêmes, les salaires et l'emploi, mais les manifestants aussi peuvent être les mêmes. On peut en effet défiler dans le cortège des hôpitaux ou dans celui de La Poste... et être salarié du privé. D'une part, depuis des années, les entreprises publiques ont sous-traité et donc privatisé bien des services: nettoyage, restauration, entretien, etc. D'autre part, parmi les cinq millions de travailleurs du secteur public, il y avait, en 2003, 700000 travailleurs en CDD ou en stage, c'est-à-dire relevant du droit privé. On peut être infirmière en CDD, on peut être prof avec un contrat de trois mois, employé de mairie en emploi-jeune, cantonnier en CES. On peut même être embauché en CDI à temps partiel, à La Poste par exemple, sans être fonctionnaire.

Ainsi la différence de statut entre les travailleurs des différents secteurs tend à s'effacer, sous la pression des administrations publiques elles-mêmes, décidées à privatiser et à réduire les garanties du personnel. Raison de plus, s'il en était besoin, pour se battre ensemble.

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