Depuis le 14 février, le personnel de nuit du centre hospitalier Lyon-Sud est en grève pour protester contre des conditions de travail qui n'ont cessé de se dégrader, faute de personnel.

Avec 11,5 postes d'infirmières qui restent vacants depuis des mois et des départs en retraite non remplacés, le personnel soignant a accumulé les heures supplémentaires, entre 150 à 200 par agent en 2004, et la situation ne semble pas près de changer en 2005.

Pour combler le manque de personnel, la direction fait fréquemment appel à des intérimaires. Dans les services où il y a deux infirmières, elle en fait déplacer une pour mettre à la place une intérimaire. L'infirmière mutée est priée de travailler dans un autre service qu'elle ne connaît pas. Résultat: on a régulièrement dans les services, la nuit, du personnel qui ne connaît pas forcément les malades, les protocoles de soins... Une situation très stressante et tout à fait insatisfaisante pour le personnel et pour les malades.

Exaspéré par cette mobilité imposée, ne supportant plus d'être considéré comme des pions que l'on manipule à volonté, le personnel de nuit s'est donc mis en grève une première fois le 10 février et a organisé plusieurs assemblées générales. Environ la moitié des soignantes de nuit se sont engagées dans une grève reconductible à partir du 14février. Même si elles sont toutes réquisitionnées, elles continuent leur mouvement et ont eu à coeur de s'adresser dans un tract à leurs collègues de jour, qui rencontrent les mêmes difficultés. Par ailleurs, elles ont exigé de la direction que les réquisitions leur soient données au moment de leurs assemblées générales ou chez elles, et qu'elle embauche. Le personnel a obtenu le transfert de quatre infirmières de jour vers la nuit, ce qui risque cependant de se faire au détriment du personnel de jour.

Conscientes que ces premières avancées pourraient n'être que des paroles en l'air, les infirmières et les aides-soignantes ont reconduit la grève et les assemblées. Une assemblée de tout le personnel de nuit était également décidée le mardi 22 février pour faire le point et peut-être faire appel aux autres hôpitaux. En effet l'ensemble des établissements des Hospices Civils de Lyon (HCL) connaissent les mêmes problèmes, notamment à l'Hôpital neurologique-cardiologique où le personnel de nuit est en grève depuis plusieurs semaines pour les mêmes raisons.