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Leur société
Bordeaux : Leclerc, prix bas sur les salaires
La SCASO, centrale d'achats des magasins Leclerc du Sud-Ouest, emploie 300 travailleurs permanents et des dizaines d'intérimaires pour préparer les commandes et répartir les marchandises, dans le froid et le bruit. Leclerc détourne des affiches de Mai 68 en prétendant défendre le pouvoir d'achat de la population, mais les salariés touchent au maximum 1100 euros net, primes comprises, en équipe.
Cette année, la direction n'a proposé que 2% d'augmentation, soit 24 euros brut pour la plupart, que les syndicats ont refusés. Plus de 50 travailleurs se sont mis en grève avec la CGT, le 14 février, pour 150 euros pour tous, le paiement des paniers, la prise en compte de l'ancienneté, l'intégration des pauses dans le temps de travail et le paiement des jours de grève.
Les grévistes ont organisé un piquet aux entrées qui a paralysé partiellement l'entreprise, même si la direction a recruté des intérimaires. Ils ont eu la solidarité, notamment financière, de nombreux non-grévistes, des chauffeurs livrant les entrepôts et de travailleurs et syndicalistes CGT de la zone industrielle. Les grévistes ont aussi cherché à populariser leur mouvement dans les magasins Leclerc, notamment celui appartenant au directeur de la SCASO. Les salariés et les clients ont exprimé leur solidarité. Le directeur, en vacances, a envoyé ses gros bras et ses cadres avec des pancartes «La SCASO au boulot»! Par ailleurs, les patrons ont été condamnés à 30000 euros d'amende pour tripatouillage des comptes de l'entreprise: il y avait donc de quoi payer les augmentations de salaires!
Au bout de huit jours, les travailleurs ont décidé collectivement de reprendre le travail. Le patron n'a pas cédé mais, tous le pensent, les liens de solidarité créés seront un bon point de départ pour s'y remettre tous ensemble, dès que possible.