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SNCF Gare de l'Est - Paris : Danger, morceaux de pont sur les voies
Le 11 décembre dernier, un morceau de béton provenant du pont Lafayette, qui enjambe les voies de la gare de l'Est dans la rue du même nom à Paris, est tombé sur une locomotive.
En attendant la convocation d'un Comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT) extraordinaire, la direction a annoncé que les trains longs ne devaient plus être reçus sur les voies au-dessus desquelles un danger existe. Mais cela n'a pas duré. Au bout de quelques jours, la réception des trains a repris, sans que la direction se soucie des risques encourus par les agents et les usagers.
Lors du CHSCT, la direction s'est appuyée sur un rapport d'une enquête qui affirmait que "les risques de décollement et de chutes d'enduit n'existent plus".
Or, le 10 janvier, une deuxième chute s'est produite! La direction s'est alors sentie obligée d'interdire l'accès aux voies à la hauteur du pont des trains longs ainsi que de préconiser l'examen complet et la réfection du pont.
Bien que ces intentions n'aient pas été suivies d'effet, un nouveau rapport, paru le 14 janvier, affirmait qu'après inspection "il ne reste pas, à ce jour, de risques majeurs dans cette zone" (...) "Les risques de chutes d'éléments sur les quais et les voies 2 à 10 sont éliminés".
Ce rapport n'a pas tardé à être démenti puisque, le dimanche 6 février, un troisième bloc de quelque quatre kilos de matériau est tombé sur un train grandes lignes! Une demi-heure plus tard, une nouvelle chute se produisait à quelques mètres d'un cheminot.
La direction a cette fois fait appel à un "expert national SNCF des écroulements de ponts" (sic -il en existe donc!) qui a conclu qu'il était nécessaire d'enlever l'enduit sur la totalité du pont. Des filets ont été installés pour retenir les éventuelles et probables chutes de pierres, ce qui avait d'ailleurs été demandé par les cheminots dès la première chute...
Il reste cependant que des trains longs stationnent toujours sous le pont et que les locaux des agents du départ et de la manoeuvre y sont situés. Des cheminots devant circuler dans la zone, une note recommande "d'éviter autant que possible l'emprunt des itinéraires situés sous le pont" et leur conseille de porter un casque... qu'on ne leur fournit pas!
Arrêter la circulation des trains n'est évidemment pas sans poser de problème. Mais si la SNCF mettait l'attention nécessaire à surveiller l'état des infrastructures qui jalonnent son réseau, qu'elles dépendent ou pas de ses compétences, on ne serait pas aujourd'hui dans cette situation.