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- Lutte ouvrière n°1907
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Dans les entreprises
AGF : 510 suppressions d'emplois programmées pour 2005
Privatisées en 1996, les AGF sont devenues un peu plus tard une filiale de l'assureur allemand Allianz, un géant de la finance internationale. En 1999, la compagnie d'assurance comptait 15000 salariés en France, dont plus de la moitié en région parisienne. Elle en compte aujourd'hui moins de 13000. Mais cette baisse des effectifs ne semble pas encore suffire aux gros actionnaires des AGF et d'Allianz.
Ainsi, le 2 février, le PDG a annoncé dans la même journée un bon chiffre d'affaires pour 2004, précurseur d'un bénéfice net en augmentation, une hausse des dividendes de 30% pour les actionnaires et... 510 suppressions d'emplois en 2005! La direction ne s'embarrasse même pas de prétextes. La seule raison donnée est: "Il faut encore réduire les coûts".
La nouvelle ayant été très largement commentée dans toute la presse (journaux et télévision), cela a occulté le communiqué triomphaliste de la direction sur le chiffre d'affaires 2004. Un courrier électronique interne de la DRH a intimé alors aux cadres de donner en urgence au personnel la version "voix de son maître". Ce procédé inhabituel soulignait un relatif embarras et fit dire à beaucoup, à propos des articles de presse: "C'est bien fait pour leur gueule".
La propagande de la direction consiste à dire qu'il s'agit de 510 suppressions d'emplois par départs "naturels" non compensés et préretraites. Ce serait donc, à ses dires, indolore et sans effets négatifs. Bien sûr, les plus anciens qui espèrent partir en préretraite bientôt, sont plutôt contents et cela se comprend. Mais les employés ne sont pas dupes.
Tout le monde a bien compris, d'abord, que le travail des 510 partants serait réparti entre ceux qui restent. Et dans une situation où beaucoup de services sont déjà débordés, les conditions de travail de tous en seront encore aggravées.
Et surtout, si 510 "anciens" partent sans être remplacés par des embauches de jeunes ou de chômeurs, cela veut dire de toute façon 510 chômeurs de plus.
Déjà, rien qu'en 2003, les patrons des AGF avaient "remercié" 158 jeunes apprentis en refusant de les embaucher juste après les avoir félicités pour l'obtention de leur diplôme (BTS), et cela avait choqué tout le monde. Là encore, on voit que le chômage ne se nourrit pas seulement des licenciements, des fermetures d'entreprises, il provient aussi de l'absence d'embauches et des départs non remplacés.
Et tous les employés des AGF (et d'ailleurs) qui ont des enfants au chômage le savent bien pour le vivre tous les jours.