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Leur société
Guingamp (22) : Non au financement public de la «Catho»
Il y a quelques années, l'UCO, l'Université Catholique de l'Ouest, avait obtenu de s'installer dans les locaux de l'ancienne caserne désaffectée de Guingamp, petite ville de 8000 habitants près de Saint-Brieuc.
Sous prétexte que celle-ci «traverse une passe difficile», dixit la presse locale, le Conseil général des Côtes-d'Armor, dirigé par le Parti Socialiste, s'est précipité lors de sa dernière séance pour allouer une subvention de 110000 euros par an pendant trois ans à l'association de gestion de cette université catholique; et cela après avoir voté une augmentation d'impôts de 5% pour la population.
Cela fait évidemment grincer les dents, et pas seulement dans les milieux laïcs, mais aussi chez tous ceux pour qui l'argent public doit aller au service public.
C'est d'autant plus révoltant que cette nouvelle arrive au moment où l'on apprend la suppression de 41 classes dans l'enseignement primaire public pour 17 créations dans le département, au moment où quinze suppressions de postes d'enseignants sont programmées au Lycée de Lannion à la prochaine rentrée, ce qui a d'ailleurs fait descendre dans la rue 800 lycéens. 400 lycéens de Dinan ont fait de même pour tenter de sauvegarder trois formations destinées à être supprimées...
C'est presque tous les jours que parents et instituteurs de diverses communes du département occupent des écoles ou manifestent contre la nouvelle carte scolaire.
La situation dans les collèges, déjà insupportable cette année du fait de la disparition des personnels de surveillance, entraînant une dégradation du climat dans les établissements -augmentation des violences de toutes sortes-, va elle aussi, du fait des dernières décisions budgétaires, aggraver encore davantage l'an prochain les conditions d'enseignement.
Pour être juste, il faut signaler que si, au Conseil général, la droite a voté cette véritable manne céleste des deux mains, ainsi que la majorité des conseillers du PS et apparentés, une conseillère du PS a eu le courage de voter contre, après avoir défendu l'idée qu'il n'y a «qu'une seule école, c'est l' école publique», de même qu'un élu non-inscrit et les cinq élus communistes.
Et pour être complet, il faut aussi signaler que six élus socialistes se sont réfugiés au bar au moment du vote!
Une première réaction a déjà eu lieu à la mairie de Guingamp, où les élus ont été pris à partie par des enseignants et parents d'élèves de l'école publique. Et un rassemblement est prévu par la FSU (syndicat enseignant) mercredi 9 février devant cette même mairie, pour «condamner cette décision». L'affaire est donc à suivre...