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- Lutte ouvrière n°1906
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Centre de Chèques Postaux - Marseille : Une réorganisation en «douceur» de plus en plus pesante
La réorganisation du Centre de Chèques Postaux de Marseille passe par la suppression de plusieurs services et par l'alourdissement des tâches qui incombent aux employés.
Tout dernièrement c'est le service des «boulistes» qui est supprimé. Ceux-ci étaient chargés de l'acheminement du courrier entre les différents services. Ce sont de véritables facteurs à l'intérieur du Centre, qui compte près de 1500 employés avec la Caisse d'Epargne. Les boulistes étaient la liaison directe qui permettait le transport de tous les dossiers nécessaires à la bonne marche du Centre. La suppression de ce service va donc augmenter les délais d'acheminement du courrier et les dossiers en attente vont facilement se mesurer par la hauteur des piles sur les bureaux.
Un autre service a disparu, c'est la «réserve», qui permettait d'avoir toujours du personnel qualifié pour pallier les absences. Mais petit à petit la «réserve» a été utilisée pour assurer des remplacements qui, de temporaires, sont devenus permanents. Et tout doucement ce service a fondu pour combler des départs à la retraite ou des mutations.
Auparavant, c'était le «tri nuit» qui avait été rayé de la carte des Chèques. Ce service permettait de préparer le courrier pour la matinée. Il est remplacé par un «tri jour» qui commence à quatre heures du matin, avec beaucoup moins de personnel, ce qui a permis à la direction du Centre de faire des économies sur notre dos. En effet, si tous ces services ont été supprimés, la quantité de travail n'a pas changé, au contraire.
La pression sur le personnel se fait de manière insidieuse et continue. Par exemple, au service des «successions», le travail se faisait en groupe. Mais, soi-disant pour personnaliser le travail, chacun a eu son propre quota. Et ces quotas n'ont cessé de grimper et sont devenus très lourds. À chaque augmentation, il a fallu un coup de colère pour freiner la progression. Mais insidieusement d'autres tâches, comme les recherches sur les fichiers ont été rajoutées, chaque fois que les quotas étaient remis en cause.
Autre exemple: à la «gestion client», le travail qui était partagé a été individualisé, en donnant des paquets qui sont devenus, au fil du temps, de plus en plus épais. Et quand le travail n'est pas terminé, le lendemain à la première heure le petit air pincé du chef est annonciateur d'une demande d'explication. Et la pression, au début légère, devient de plus en plus lourde lorsqu'elle vient de plus haut de la hiérarchie.
Pour la direction du Centre, cette réorganisation censée résoudre tous les problèmes ne devait se faire qu'en douceur. Mais le manque de personnel est si criant que la charge de travail n'a pas cessé d'augmenter et, à chaque fois, seules des réactions de colère ont permis de ralentir ce rouleau compresseur de la réorganisation