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Dans les entreprises
France Télécom : La course au profit continue
France Télécom vient d'annoncer sa volonté de supprimer 8000 emplois en 2005, dont 5500 en France. Cette politique de réduction drastique des effectifs est menée depuis de longues années par cette ex-entreprise publique, dans laquelle l'État n'a plus formellement la majorité des actions.
Nommé en 1995, Michel Bon, son ancien directeur général, avait déjà mené une politique de réduction des effectifs. L'entreprise avait perdu 30000 emplois. Son directeur actuel, Thierry Breton, a pris la tête de l'entreprise en octobre 2002. A ce moment, France Télécom était dans une situation critique, présentant entre autres un endettement gigantesque, dépassant les 60 milliards d'euros. Le plan de redressement mis en place par Thierry Breton, prévoyait notamment une nouvelle vague de diminution du personnel étalée sur plusieurs années. La mise sur pied d'un plan de congés de fin de carrière, c'est-à-dire de mises à la retraite anticipée, devait toucher 20000 salariés sur trois ans. En y ajoutant des pressions multiples, des mutations, et quelques départs vers d'autres secteurs de la fonction publique, Breton a finalement supprimé plus de 13000 emplois en 2003 (dont 7800 en France), 12500 en 2004 (dont 6000 en France) et il en annonce à présent une nouvelle tranche pour 2005.
Le but de tout cela est simple: rendre l'entreprise plus profitable, et en particulier remplacer les fonctionnaires, relativement mieux payés et mieux protégés, par des salariés de droit privé, moins nombreux et si possible en CDD ou à temps partiel, pour faire le même travail. Le secteur de la téléphonie est en effet en croissance, et France Télécom développe ses activités: en même temps qu'il annonce la réduction de son ancien personnel, il prévoit le recrutement de 3000 nouveaux salariés, mais en majorité à temps partiel, en particulier dans le secteur commercial.
Aujourd'hui le but est presque atteint: les fonctionnaires ne représentent déjà plus que 75% du personnel, et en près de dix ans, 50000 d'entre eux ont quitté l'entreprise. Les nouveaux salariés, souvent précaires - c'est le cas en particulier dans certaines filiales, et dans les centres d'appel - subissent davantage la pression de l'encadrement et l'exploitation au quotidien, quand ce ne sont pas les licenciements secs, en particulier dans les filiales.
Au total la situation dans certaines unités est devenue insupportable, et parfois explosive...