Davos : Lula aux deux forums03/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1905.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Davos : Lula aux deux forums

Avant de se rendre au Forum économique mondial de Davos, le 27 janvier Lula a fait un saut au Forum social mondial de Porto Alegre. Il avait déjà fait le détour en 2003, alors qu'il venait de prendre ses fonctions de président de la République du Brésil.

Cette fois, les applaudissements n'ont pas été aussi unanimes. Sur les murs de la ville, des peintures proclamaient: "Avec Lula et Bush, un autre monde est impossible." Dans la salle, pourtant soigneusement bourrée, où il a pris la parole, quelques perturbateurs avaient réussi à se glisser pour crier: "Il n'y a pas d'argent pour l'éducation, il n'y a de l'argent que pour acheter des avions."

Condescendant, Lula a rétorqué qu'ils étaient des "enfants du PT", qu'ils mûriraient et reviendraient à la maison paternelle. Leurs critiques prouvaient au moins que, grâce à lui, le Brésil était un pays démocratique. Le président s'était fait accompagner par une dizaine de ministres dont les domaines touchent aux thèmes favoris du Forum de Porto Alegre (Ville, Écologie, Éducation, Développement agraire, Culture, Droits de l'homme, Politiques pour les femmes, Promotion de l'égalité raciale), ainsi que par le président du parti gouvernemental, le Parti des Travailleurs, et celui de la confédération syndicale qui lui est liée, la CUT.

En guise de réponse aux critiques, Lula a défendu à nouveau les mesures favorables aux patrons, aux exportateurs brésiliens et aux financiers détenteurs des titres de la dette. Il a justifié ses "réformes" au détriment des classes populaires. Pourtant l'extrême gauche non gouvernementale n'est plus seule à dénoncer l'inefficacité des programmes sociaux solennellement inaugurés par le président: même la CUT et le Mouvement des sans-terre, pourtant proches de lui, demandent désormais un certain changement de politique.

Il n'y a eu ni quolibets ni sifflets pour Lula, en revanche, lorsque le lendemain à Davos il a servi le même discours aux dirigeants économiques et politiques du monde. Les mesures en faveur des bourgeois, ces gens-là y sont favorables. Et ils ne sont pas dupes des promesses "sociales".

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