AXA veut être un "employeur de référence", s'inscrivant dans le "développement durable", comme se plaît à le dire la direction, qui a déclaré à la presse qu'elle ferait 700 embauches en 2005 et se proclame championne de la non-discrimination à l'embauche. Voilà pour la façade.

Mais derrière, en réalité, depuis des années, AXA supprime des emplois. Soit directement, comme pour le personnel commercial qui, depuis 1998, a connu des milliers de suppressions de postes et qui est actuellement recruté pour de courtes durées, avec des conditions d'activité et de rémunération difficiles. Soit par le biais de filialisation et de sous-traitance. Ainsi, l'informatique a été filialisée il y a deux ans sous le nom d'AXA Tech, dont la direction a annoncé, en fin d'année 2004, 121 suppressions de poste. Les salariés concernés ne savent pas ce qu'ils vont devenir, c'est à eux de se retrouver une activité dans le groupe! Cela n'a pas empêché la direction de les inviter à une soirée pour fêter les bons résultats de cette filiale!

D'autres activités, qu'AXA ne considère pas comme le "coeur du métier", ont été sous-traitées: courrier, standard, immobilier, hôtesses d'accueil... L'an dernier, AXA a créé une plate-forme téléphonique au Maroc, qui sous-traite une partie de l'activité d'une de ses filiales, Direct Assurance.

Quant aux embauches, elles sont quasi nulles. La mise en place des 35 heures n'a donné lieu à aucune création d'emploi. Les départs en retraite ne sont pas remplacés, les jeunes en contrat d'alternance ne sont quasiment jamais embauchés à la fin de leur apprentissage. Les 700 embauches dont la presse s'est fait l'écho étaient en fait des reclassements en interne (donc sans création de poste).

Voilà la politique de l'emploi d'un grand groupe comme AXA. Le seul "développement durable" est celui des profits qui ont augmenté de 600% pour les six premiers mois de l'année 2004.

Au chapitre de la non-discrimination à l'embauche, Bébéar, ex-PDG d'AXA et président du Conseil de surveillance, s'est récemment fait remarquer en remettant à Raffarin un rapport recommandant que les CV soient anonymes. Le site recrut.axa.fr prévoit d'enregistrer cette année 20000 CV où ne figureront, ni nom, ni prénom, ni nationalité, ni sexe, ni âge. Mais comme AXA n'embauche pas, tous ces CV finiront anonymement... à la poubelle!