SNCF Gare de Lyon (Paris) : Ras-le-bol et grève aux guichets !27/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1904.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Gare de Lyon (Paris) : Ras-le-bol et grève aux guichets !

Après la grève nationale du 19 janvier, qui a été très largement suivie, les employés des guichets de vente de billets banlieue et grandes lignes de la gare de Lyon à Paris, réunis en assemblée générale, ont décidé de continuer leur mouvement, mettant à profit l'appel du syndicat Sud à continuer la grève.

Ils avaient déjà fait grève en juin 2004 sans obtenir satisfaction et ils ont saisi l'occasion de montrer une nouvelle fois à la direction que leurs revendications étaient toujours là, leur mécontentement et leur détermination aussi. Depuis, chaque matin, les grévistes se sont retrouvés et ont reconduit leur mouvement. Le mardi 25 janvier, ils étaient encore nombreux en grève, avec dans l'idée pour certains de faire suffisamment de bruit dans la gare pour se faire entendre de tous, direction, employés au travail et voyageurs, en tentant d'entraîner d'autres cheminots à se joindre à eux.

Des raisons de se mobiliser dans la grève, les cheminots des guichets n'en manquent pas. Elles sont les mêmes sur l'ensemble du pays et c'est pourquoi les grévistes de la gare de Lyon se considèrent un peu aux avant-postes d'un mouvement qui devra bien, un jour ou l'autre, se généraliser. Leurs revendications sont liées à la réorganisation annoncée pour le 1er février et elles peuvent se résumer ainsi: des embauches et en particulier le statut cheminot pour tous les contractuels qui en font la demande; des roulements acceptables; des conditions de travail améliorées.

Jusqu'à présent, la direction a fait la sourde oreille. Cinq jours après le début de la grève, excédés, une soixantaine de grévistes ont envahi le bureau du directeur de l'établissement, où se tenaient également son adjoint et la responsable des relations humaines. Ils les ont retenus un bon moment, malgré l'arrivée d'un huissier, ensuite celle d'un policier, puis d'un second, un peu stupéfaits d'avoir été envoyés là par la préfecture pour faire sortir -sous les huées- le patron d'un bureau dans lequel il n'était d'ailleurs plus retenu.

Le lendemain, 25 janvier, la grève tenait toujours avec 70% de grévistes, employés et contractuels, dont le moral ne faiblissait pas. En revanche, la rancoeur vis-à-vis de la direction de la CGT de la gare de Lyon s'exprimait. De nombreux militants CGT sont grévistes. Mais les responsables de la CGT ont adopté, dès le lendemain de la journée du 19 janvier, une attitude qui ne pouvait que plaire à la direction. Non seulement ils étaient contre la grève mais militaient ouvertement contre elle: ils ont remplacé les grévistes dans les guichets, n'ont pas hésité à faire pression sur des jeunes embauchés pour qu'ils ne fassent pas grève, ont ouvert des guichets, etc.

Le fait que la grève ait continué malgré cette attitude, incompréhensible pour bien des cheminots -grévistes ou non d'ailleurs- du syndicat majoritaire et malgré le contenu des tracts CGT appelant "à construire une action plus large en s'appuyant sur les réflexions et les propositions des agents commerciaux", montre à quel point le mécontentement est profond et pas près d'être étouffé.

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