La Poste - Paris 11 : En grève contre les suppressions d'emplois !27/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1904.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Paris 11 : En grève contre les suppressions d'emplois !

Le bureau de poste de Paris 11 est l'un des trois bureaux qui subissent actuellement les "restructurations" de la direction. Bien avant la journée de grève nationale prévue pour le 18 janvier, elle avait annoncé la couleur: 86 suppressions d'emplois, sans parler des conditions de travail empirées, avec prise de poste à 6 h 15 pour les facteurs, 6 h pour les chauffeurs et 5 h 45 pour le Cedex, la fin du samedi sur deux de repos, etc. Nous étions donc bien décidés à profiter de la journée du 18, avec l'ensemble des bureaux parisiens, pour faire grève et manifester contre les projets de La Poste, qui visent à terme à supprimer 25% du personnel sur Paris et des milliers d'emplois sur toute la France. Les syndicats avaient d'ailleurs posé un préavis de grève illimité pour Paris 11 et Paris 17.

Le mardi 18, nous étions 85% des 250 postiers en grève, et une trentaine présents devant le bureau pour organiser le départ en manif, confectionner des pancartes et des banderoles et regarder les directeurs faire le pied de grue devant la porte!

Nous étions une cinquantaine au rassemblement devant le siège de La Poste, où nous nous sommes retrouvés à quelques centaines de postiers venus de Paris et des Hauts-de-Seine. Le lendemain, nous étions 80 à nous réunir en assemblée générale et à approuver la poursuite de la grève. Une dizaine d'entre nous ont ensuite décidé de se rendre à Paris 17, l'autre bureau en grève, où nous avons été accueillis très chaleureusement.

Le jeudi, si nous étions un peu moins nombreux en grève (60% environ), il y avait toujours plus de 70 présents à l'AG du petit matin, pour discuter et continuer le mouvement. La journée a été marquée par la visite d'une vingtaine de camarades de Paris 20, eux aussi en grève dans le cadre de la journée d'action de la fonction publique et les prochains sur la liste des "restructurés". Les directeurs, qui devaient s'ennuyer à force de poireauter dehors, ont bloqué les postiers restés au travail, les empêchant de partir en tournée avant l'arrivée de la police, sous prétexte que nous constituions une menace. La direction s'est donné bien du mal pour tenter de monter grévistes et non-grévistes les uns contre les autres, sans y parvenir, mais cela a été l'occasion d'un petit face-à-face avec la police durant lequel nous avons pu dire ce que nous avions sur le coeur. Nous sommes ensuite partis rejoindre les grévistes de Paris 17, pour aller tous ensemble à la manifestation de la fonction publique l'après-midi.

Vendredi 21 janvier, le nombre de grévistes était à peu près le même. Les discussions entre les soixante postiers réunis à l'AG allaient bon train, sur les salaires, les suppressions d'emplois et le succès de la manif du jeudi. C'était aussi le jour où la direction locale avait prévu des négociations. Au bout de trois heures de palabres, elle ramenait à 53 le nombre des suppressions d'emplois. Cette petite concession était sans doute prévue dans les plans de la direction, qui s'était gardé une petite marge de manoeuvre pour donner l'impression qu'elle lâchait quelque chose. Elle était d'ailleurs déjà passée, avant la grève, de 86 à 77 suppressions d'emplois, au cours des négociations avec la CFDT. On peut se dire que, sans la grève, la direction n'aurait pas eu de raison de céder à nouveau sur quelques emplois. Il reste que 53 emplois sont toujours menacés, c'est encore inacceptable, et la colère était toujours grande pour la trentaine de grévistes qui avaient attendu la fin des discussions avec la direction.

Lundi matin 24 janvier, nous étions 76 en grève et 68 mardi 25. Nous avons alors appris que la direction se disait désormais d'accord pour l'embauche des 25 CDD du centre.

Notre petit mouvement nous a permis de nous compter, de manifester notre colère. Il a été aussi l'occasion de discuter entre nous du rapport de force qu'il nous reste à créer, au niveau de l'ensemble de la classe ouvrière, dans le public comme dans le privé, pour faire reculer patrons et gouvernement qui imposent à tous les suppressions d'emplois, les conditions de travail dégradées et les mêmes bas salaires.

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