Irak-USA : Le prix de la guerre27/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1904.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak-USA : Le prix de la guerre

George W. Bush, investi officiellement le 20 janvier après sa réelection en novembre dernier, a tenu à Washington un discours fidèle à son inspiration habituelle sur le Bien et le Mal. Même si les termes "Irak" ou "terrorisme" n'ont pas été employés, il était aisé d'y entendre, derrière l'intention de "démasquer les prétentions des tyrans", celle de continuer la guerre contre l'Irak, voire contre d'autres pays. Le vice-président Dick Cheney a le même jour mis les points sur les "i" en déclarant que "l'Iran est clairement en haut de la liste des endroits potentiellement dangereux dans le monde".

Les élections prévues pour le 30 janvier en Irak sont présentées comme devant ouvrir la voie à la "démocratie" et permettre à terme le départ des troupes américaines. Mais le président américain prévoit en fait la poursuite de l'occupation militaire. L'examen du projet de budget pour 2006 doit débuter le 7 février, et l'administration Bush se prépare à annoncer le coût de cette politique -en termes de milliards de dollars. Le Congrès lui a déjà accordé 120 milliards pour l'Irak et 60 pour l'Afghanistan. Mais, pour maintenir le contingent de 150000 militaires actuellement déployés en Irak et prolonger la présence de troupes en Afghanistan, Bush demanderait une enveloppe supplémentaire de 80 ou 100 milliards de dollars. Une semaine de présence du contingent en Irak représente près d'un milliard de dollars. En comparaison, le budget de l'aide humanitaire dans le prochain exercice, notamment celle consacrée aux victimes du tsunami en Asie, se montera à 650 millions de dollars.

Lors de son investiture, Bush a clairement centré son discours sur "la survie de la liberté dans [son] pays [qui] dépend de plus en plus du succès de la liberté dans d'autres pays". Et d'ajouter que, même si les États-Unis n'interviendront pas "en premier lieu par les armes", ils envisagent de se "défendre" ainsi que leurs "amis", "par la force des armes, si c'est nécessaire". C'est dire qu'il est prêt à continuer sa politique belliciste, de guerre d'intervention en guerre d'intervention.

Aujourd'hui pourtant, la situation en Irak montre que, quel que soit son déploiement de forces, l'impérialisme américain risque de s'enliser dans une situation sans issue. Et même si les États-Unis, dans une fuite en avant dont leurs dirigeants sont coutumiers, envisagent de déplacer leur intervention militaire en Iran, cela ne leur rendra malheureusement pas la victoire plus aisée. La politique que mène Bush risque de faire payer aux peuples un prix de plus en plus élevé et y compris un prix de plus en plus insupportable pour la population américaine elle-même. Un prix matériel, car c'est les plus pauvres parmi les habitants des États-Unis qui font et feront de plus en plus les frais des dégradations des conditions de vie imposées par le déficit budgétaire. Un prix humain également, car le nombre des victimes, y compris dans les troupes américaines, augmente inexorablement.

Alors, au bout de la fuite en avant du président américain, il y aura peut-être l'échec et le retrait de ses troupes, comme il y a trente ans au Vietnam. Mais avant que ce recul ne lui soit imposé, par les peuples du Proche-Orient ou par la population des États-Unis, trop de sang aura coulé, dont il faudra demander des comptes aux dirigeants impérialistes.

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