Inflation modérée... sur le papier27/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1904.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Inflation modérée... sur le papier

L'Insee, l'Institut national de la statistique et des études économiques, a publié le 21 janvier l'indice des prix à la consommation pour 2004. En un an, l'inflation n'aurait été que de 2,1%, un peu moins que pour l'ensemble des pays de l'Union européenne: 2,4% pour ceux de la zone euro, 2,2% pour les autres. Depuis mars 1998, les prix n'auraient donc, si on en croit cet indice, globalement augmenté que de 10,1%, 11,3% en incluant le tabac.

Pourtant, on a quand même l'impression que l'indice est quelque peu tendancieux et que les prix des produits essentiels ont augmenté de bien plus que de 2,1%. Il y a dans les coefficients attribués aux différentes catégories de produits et de services qui composent l'indice, au moins une aberration flagrante qui fonde cette impression de trucage.

Le loyer (ou les mensualités d'accession à la propriété qui dans bien des cas le remplacent) représente pour nombre de familles de 30 à 50% de leurs revenus. Or ce poste ne compte que pour 6,1% dans l'indice Insee: guère plus que les achats de viande (4,39%) ou les factures de gaz et électricité (3,81%), moins que les dépenses de restauration et café (6,73%).

Cela signifie que, pour l'Insee, un smicard doit être capable de se loger avec une cinquantaine d'euros par mois. C'est certes possible... dans un carton, sur le trottoir!

Ainsi, si les prix de l'immobilier augmentaient de 15 à 20% dans l'ensemble du pays (comme cela a été le cas en 2004 pour la région parisienne), cela ne donnerait qu'autour de 1% de hausse des prix.

On voit, d'après cet exemple, comment un indice peut être à la fois objectif et complètement truqué.

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