Conférence sur la "biodiversité" : Chirac, champion du boniment27/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1904.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conférence sur la "biodiversité" : Chirac, champion du boniment

Jacques Chirac a réussi à faire parler de lui pendant quelques jours en associant son nom avec la conférence internationale sur la "biodiversité" organisée par lui-même à Paris. Il avait proposé cette conférence, destinée rien moins qu'à sauver la planète, la diversité des espèces et des ressources naturelles, lors du sommet des pays industrialisés en 2003, voulant rassembler autour de lui, chez lui, chefs d'État et de gouvernement, organismes internationaux et sommités scientifiques. Le résultat doit lui sembler plutôt maigre. Malgré tout le battage, la conférence de Chirac n'est reconnue par personne, même pas par l'ONU ou par l'Unesco, et rien ne peut s'y décider formellement. Et parmi tous les chefs d'État invités, seuls ont répondu à l'appel le président de Madagascar et le Premier ministre malaysien.

Qu'à cela ne tienne, Chirac a pu quand même faire quelques envolées lyriques, pour faire face "à la 6e grande vague d'extinction des espèces depuis l'apparition sur terre", et promettre... deux parcs nationaux, à la Réunion et en Guyane, peut être pour l'an prochain, si tout le monde est d'accord.

En fait, derrière les grands discours sur la protection de la nature, sur la sauvegarde des espèces menacées, et sur le soutien aux scientifiques démunis, il n'y a, au mieux, que du vent, et parfois, le pire.

Ainsi, Chirac a promis d'arrêter les commandes publiques de bois tropicaux... pour 2010. En fait, les organisations écologistes accusent les sociétés françaises de piller sans vergogne les forêts des pays africains et d'être responsables de la déforestation de régions entières. Autre exemple, Chirac a également juré qu'à partir de 2006, la France respectera la directive européenne appelée Natura 2000, sur la création de sites écologiques protégés. Eh bien, derrière cette vertueuse promesse, il y a le blâme de la cour européenne de justice, condamnant la France pour non respect de sa propre signature. Et tout est à l'avenant, y compris et surtout les budgets consacrés à ces problèmes, en diminution constante.

Nicolas Hulot, écolo-chiraquien bien connu, a donné son point de vue, résumant la conférence: "La France... est extraordinairement bonne pour donner des leçons aux autres". Ça n'a pas l'air d'un compliment.

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