Depuis plusieurs semaines, les 258 travailleurs de l'usine Chausson Reims avaient le sentiment que la direction du groupe préparait un mauvais coup. Maintenant c'est fait, la direction a dévoilé la nature de ses projets. Il s'agit d'un véritable chantage à l'emploi. Elle veut contraindre les salariés à renoncer à treize jours de RTT, sinon 80 emplois seraient supprimés. Sur cette question, un vote devait être organisé jeudi 27 janvier par la direction. Les organisations syndicales appelaient à voter non, mais seraient prêtes à accepter la perte de dix jours de RTT!

Le sentiment dans l'entreprise est partagé. Certains pensent qu'accepter ce recul pourrait en amener bien d'autres mais, pour la majorité, il semble que la peur de perdre son travail l'emporte.

Cette remise en cause des 35 heures signifierait une durée supplémentaire de travail de deux heures par semaine avec, par conséquent, une diminution proportionnelle du taux horaire. La mesure passe d'autant plus mal qu'elle s'accompagne d'autres remises en cause possibles, comme celle d'une prime d'équipe.

La direction a plus d'un mauvais tour dans son sac et brandit la menace de fermeture totale de l'usine et du licenciement des 258 salariés, menace qu'elle met aussi en avant pour obtenir des aides auprès des collectivités locales.

C'est ainsi que l'entreprise cherche à faire coup double: en exerçant un véritable racket vis-à-vis de la commune et un chantage révoltant à l'emploi. Mais il n'est pas dit que l'absence actuelle de réaction soit encore de mise demain. A force de mauvais coups et d'humiliations, le retour de manivelle pourrait être plus puissant que la direction ne l'imagine.