La journée de grève de mardi 18 janvier au niveau de l'ensemble de La Poste a été suivie dans le pays, selon les syndicats CGT, FO et SUD qui y participaient, par 25% des plus de 300000 employés.

Ce n'est pas un raz de marée, mais cela représente autour de 75000 employés de La Poste, et ce ne sont pas les cadres moyens et supérieurs qui étaient les plus nombreux. Facteurs, guichetiers, employés des centres de tri, des services financiers, ont tenu à cesser le travail pour s'opposer à la politique décidée par le gouvernement dans ce service public marqué, comme bien d'autres, par les attaques sur l'emploi, les salaires et les conditions de vie de tous. Ils ont tenu à manifester leur rejet des suppressions d'emplois qui touchent et vont toucher des dizaines de milliers d'entre eux dans tout le pays. Cela va des licenciements purs et simples de contractuels, CDD ou même en contrat à durée indéterminée, aux mutations d'office pour des titulaires du statut, dit protecteur, de fonctionnaire, au travers de restructurations incessantes. Un responsable de la fédération CGT de La Poste annonçait à la radio le chiffre de 20 à 30% de suppressions d'emplois visé par la direction centrale, soit près de 100000 emplois en moins.

Cette journée se plaçait dans le cadre de la semaine d'action touchant, les unes après les autres, différentes catégories de travailleurs de la fonction publique, qui ont toutes au fond les mêmes problèmes. La CFDT, elle, appelait sur le tard à ne pas participer à la journée du 18 à La Poste, et appelait à la journée du 20 janvier avec le reste de la fonction publique. D'ailleurs ici ou là des employés manifestaient leur volonté de participer aux actions du 20 janvier.

La participation à la journée du 18 janvier était parfois bien plus importante dans certains centres. Ainsi, à Bordeaux, on relevait 50% de grévistes aux Chèques postaux et jusqu'à 70% dans les centres de tri. À Lyon, on comptait 30% à la Recette principale.

À Paris, on assiste en ce moment à une relance des plans de restructurations dans différents bureaux de poste, avec des suppressions d'emplois qui vont jusqu'à 30% de l'effectif total, comme par exemple dans le 11earrondissement. Du coup la participation à la grève a atteint 85% et 70% dans deux des bureaux touchés. Certes la participation à la manifestation devant le siège central de La Poste à l'appel des trois syndicats n'a été que modeste, avec quelques centaines de postiers. Les bureaux de Paris représentaient l'écrasante majorité de tous les postiers de la région parisienne rassemblés ensuite devant l'Assemblée nationale. Avec la volonté de rester unis, les bureaux de poste de Paris ont décidé de continuer leur mobilisation dans les jours qui viennent en vue de tout faire pour mettre en échec toutes les suppressions d'emplois, où qu'elles aient lieu.

Ceux qui ont participé à ce mouvement au niveau de l'ensemble des employés de La Poste ont repris confiance dans la force que représentent les travailleurs quand ils se rassemblent pour réagir, et il est à espérer que ceux qui sont restés au travail aient été encouragés par cette journée.