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Leur société
Intox : Dutreil enfonce les portes ouvertes
Le ministre de la Fonction publique a signalé dans une interview opportunément publiée dimanche 15 janvier, juste avant les journées d'action des travailleurs des services publics et des fonctionnaires, «qu'évidemment, on ne rémunère pas les fonctionnaires lorsque le service n'est pas fait.» «C'est normal, c'est la loi, les fonctionnaires le savent», a-t-il conclu pesamment.
Les travailleurs du public, comme tout un chacun, sont parfaitement au courant, d'autant plus qu'ils n'en sont souvent pas à leur première journée d'action. Alors, plutôt qu'un rappel du B.A.-BA du principe de la grève, cette déclaration aux relents de provocation sent fortement la propagande. Alors que les raisons du mécontentement des travailleurs des hôpitaux, des personnels de l'Éducation nationale, des employés des administrations, rejoignent totalement celles de tous les salariés sur la perte de pouvoir d'achat et les bas salaires, le ministre fait appel aux insinuations les plus éculées contre les salariés de la Fonction publique, suggérant à la fraction réactionnaire de l'opinion que les grèves des fonctionnaires ne seraient pas déduites du salaire.
Tous les moyens sont bons, semble-t-il, pour détourner l'attention du tour de passe-passe opéré par le ministre quand il annonce que «la feuille de paye des fonctionnaires va augmenter en moyenne de 3,1% cette année», alors que la minime augmentation de 0,53% qui interviendra en partie au 1er février puis au 1er novembre ne rattrapera évidemment ni les 5% perdus en cinq ans, ni les nouvelles baisses de la feuille de paye du fait de l'augmentation d'un certain nombre de prélèvements.