Le mercredi 12 janvier, plusieurs dizaines de sans-papiers ont occupé des locaux de la Fédération du Parti Socialiste, au Pré-Saint-Gervais, en banlieue parisienne. C'est une nouvelle tentative des sans-papiers de briser le mur du silence et le mépris dont ils se sentent victimes Ils ont été expulsés sans ménagement par la police dans la soirée du 18 janvier.

On peut sans doute discuter le lieu choisi pour cette occupation. Mais la manière dont la police est intervenue, utilisant les gaz lacrymogènes dans un local fermé, sans même se soucier des jeunes enfants présents, est intolérable. Tout comme serait intolérable toute menace de détention ou d'expulsion

La Seine-Saint-Denis bat le triste record du nombre de dossiers de demande de régularisation repoussés. Et à l'échelle de l'ensemble du pays, ce sont plusieurs centaines de milliers de travailleurs étrangers que les gouvernements successifs et les préfets de toute étiquette politique condamnent depuis des années à vivre dans la précarité et la peur d'une expulsion. Ils vivent le plus souvent en France depuis des années et des années. Ils y travaillent et y ont une famille et leurs amis. Mais ils sont à la merci de contrôles impitoyables et de tracasseries épuisantes.

Pour leur permettre d'échapper au désespoir, dont le recours à la grève de la faim est l'une des manifestations, et de briser leur isolement, il est important que les travailleurs, les militants de la classe ouvrière soutiennent la revendication qui tient à coeur aux sans-papiers et qui n'est rien d'autre qu'une mesure de justice: la régularisation de leur situation.