Fonction publique : Des choix budgétaires contre les travailleurs et les usagers13/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1902.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonction publique : Des choix budgétaires contre les travailleurs et les usagers

Les annonces pour 2005 amplifient la politique du gouvernement quant à l'amputation des moyens de la fonction publique: 7 milliards d'euros de réduction sur les crédits, 17000 emplois supprimés, sans compter la fin des emplois-jeunes et l'extinction progressive des contrats emploi-solidarité (CES).

Le ministre de la Fonction publique, Dutreil, a annoncé, en décembre 2004, son intention de continuer le quasi-blocage des salaires, en n'augmentant ceux-ci que de 0,5% au 1er février 2005, puis à nouveau 0,5% au 1er novembre, ce qui ne constituera en réalité qu'une hausse de 0,54% sur l'année, alors que les syndicats dénoncent une perte de pouvoir d'achat de 5% depuis 2000. Quant au ministre de l'Économie, il s'est joint début janvier au choeur des attaques contre le service public en annonçant «qu'il fallait globalement poursuivre la réduction du nombre des fonctionnaires». En fait, il ne «sait pas s'il y en a trop, mais [il sait] qu'ils sont mal répartis», a-t-il déclaré à une radio. Il a par exemple constaté, en fin observateur, que depuis le début du septennat de Chirac, il avait fallu se livrer à des créations d'emplois dans certains secteurs, par exemple dans la police et la justice. Mais, dans d'autres, «l'informatisation doit permettre de faire des gains de productivité» et, selon lui, des suppressions d'emplois.

Rien que dans l'Éducation nationale, la loi de finances 2005 prévoit la suppression de 3400 postes d'enseignants titulaires dans les collèges et les lycées, 2100 maîtres-auxiliaires et enseignants contractuels, sans compter les personnels non-enseignants. Les suppressions d'emplois prévues pour la seule fonction publique d'État dépassent les dix mille. Les deux autres fonctions publiques, territoriale et hospitalière, ne seront pas mieux loties.

Ces suppressions massives de postes ne peuvent que se traduire par une brutale dégradation des services publics, qui sont pourtant déjà loin d'apporter à la population ce qu'elle est en droit d'attendre: la santé, l'administration de proximité, l'enseignement, bien des services pâtissent douloureusement des coupes budgétaires et des suppressions de personnel.

En tant que travailleurs, en tant qu'usagers, les salariés, la population pauvre de ce pays a tout à gagner à ce que la mobilisation pour les journées d'action prévues les 18, 19 et 20 janvier par les syndicats de La Poste, de la SNCF et de la fonction publique soit un succès.

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