Enfants étrangers expulsés : Une ignominie13/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1902.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enfants étrangers expulsés : Une ignominie

Quatre mineurs de moins de 15 ans, menacés d'expulsion, ont été retenus dans la zone d'attente de l'aéroport de Roissy (Seine-Saint-Denis) durant le week-end des 8 et 9 janvier. Une de ces enfants âgée de 4 ans a été aussitôt renvoyée en Centrafrique alors qu'elle avait été emmenée par son père, résident régulier, et que sa mère l'attendait à l'aéroport.

L'Association Nationale d'Assistance aux Frontières pour les Étrangers (ANAFE) cite bien d'autres exemples d'enfants menacés de renvoi, placés en zone d'attente, puis parfois réacheminés vers leur pays d'origine alors que leurs parents les attendent en France. Comme cette adolescente congolaise de 14 ans qui a été retenue en «ZAPI3», c'est-à-dire dans une zone pour personnes en instance d'être expulsées. D'après l'ANAFE, arrivée le 25 décembre, elle aurait été renvoyée une première fois «menottée pendant tout le voyage» en Chine, pays par lequel elle avait transité pour venir en France. La Chine l'ayant refoulée, elle s'est retrouvée une seconde fois, à Roissy, en zone d'attente.

Il n'existe pas de statistiques officielles estimant le nombre de mineurs expulsés. Mais selon la présidente de l'ANAFE, Hélène Gascon, c'est probablement la quasi-totalité des mineurs qui tentent de parvenir en France qui sont refoulés. Elle souligne par ailleurs combien ces enfants placés, comme les adultes, en zone d'attente sont en danger. «Un mineur isolé, déclare-t-elle, qui se présente seul aux frontières est, de fait, en danger, et il a fui un danger inhabituel. Nous pensons donc qu'il devrait avoir immédiatement accès aux dispositifs de protection de l'enfance pour que toutes les recherches soient faites, afin de le confier en de bonnes mains.»

Grâce aux militants de ces associations, et à des enseignants qui, de leur côté, sont de plus en plus confrontés à l'expulsion d'élèves sans papiers, quelques-uns parmi ces jeunes trouvent cependant parfois un appui.

La politique d'expulsions du gouvernement est scandaleuse, et ces expulsions de mineurs, encore plus vulnérables, qui viennent souvent de pays dévastés par la guerre et la misère, touchent à l'ignominie.

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