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- Lutte ouvrière n°1902
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Editorial
Des journées d’action à réussir et à poursuivre en les unifiant et en les généralisant
Différentes fédérations syndicales de La Poste appellent à une journée d'action le 18 janvier «contre la loi de dérégulation postale». Le 19, les cheminots sont appelés à faire grève contre le budget 2005 de la SNCF et les suppressions d'emplois qu'il prévoit. Le 20 janvier sera une journée de protestation contre les propositions salariales dans la Fonction publique.
C'est seulement en ce qui concerne les mauvais coups que prépare le gouvernement, sous prétexte «d'assouplir» encore plus les 35 heures que l'ensemble des confédérations syndicales, en dehors de la CGC, se sont mises d'accord pour appeler les travailleurs à une action commune pour le 5 février. Elle se donnera aussi pour objectif la défense de l'emploi et du pouvoir d'achat. C'est un samedi et ce sera essentiellement une journée de manifestations.
Quiconque se réjouit que des journées d'action soient proposées face aux attaques subies par les travailleurs est amené à se demander pourquoi cet éparpillement? Bien sûr, être appelés tous le même jour ne ferait pas encore le succès d'une journée de protestation. Pour que tous retrouvent confiance dans la lutte, il faudra d'autres initiatives qui ne peuvent pas être remplacées par un claquement de doigts. Pourtant unifier les journées de protestation programmées les 18, 19 et 20 janvier aurait été affirmer haut et fort que c'est vers un «tous ensemble» qu'il faut aller.
Mais les arrière-pensées des directions syndicales sont une chose, l'intérêt des travailleurs en est une autre. Et leur intérêt, c'est que ces journées d'action soient un succès; que là où il y a un appel à la grève, il soit suivi le plus massivement possible; et que les manifestations entraînent le maximum de travailleurs.
C'est l'intérêt de ceux du secteur public concernés par les appels. Aussi bien La Poste, la SNCF, que la Fonction publique sont frappées par des suppressions d'emplois, par endroit massives. C'est catastrophique pour ceux, contractuels ou CDD, qui sont jetés dehors ou pour d'autres découragés par des mutations, et se traduit par une dégradation des conditions de travail de ceux qui restent.
Mais, au-delà des secteurs publics concernés, tous les travailleurs ont intérêt à ce que ces journées soient un succès et constituent un encouragement pour l'ensemble des travailleurs à entrer dans la lutte.
Car nous n'avons pas d'autre choix si nous voulons arrêter les attaques incessantes et du patronat et du gouvernement.
Les suppressions d'emplois concernent absolument tous les travailleurs, du public comme du privé. Le nombre des emplois précaires s'accroît partout, avec des salaires tels que, même sans tomber dans le chômage, de plus en plus de familles de travailleurs tombent dans la pauvreté. Même ceux qui ont un emploi stable ressentent la dégradation de leur pouvoir d'achat. Les salaires stagnent, alors que s'accroissent sans cesse les prélèvements de toutes sortes, des impôts locaux à la CSG, du forfait hospitalier à la consultation chez le médecin.
Nous ne pouvons pas laisser les choses s'aggraver encore. Le gouvernement montre par ces gestes qu'il est entièrement au service des possédants. Chacune de ses mesures favorise le grand patronat et les riches, quitte à fouler aux pieds les besoins les plus élémentaires des travailleurs et des classes populaires.
Bien sûr, même réussies les journées d'action de janvier, comme les manifestations du 5 février, ne suffiront pas à les faire reculer. Mais cela redonnerait à ceux qui y participeront le désir de continuer et à d'autres l'envie de les rejoindre. Cela ferait pression aussi sur les directions syndicales pour qu'elles ne laissent pas ces journées d'action sans lendemain.
Imposer des objectifs communs aussi essentiels que l'arrêt des suppressions d'emplois et des licenciements et une augmentation générale des salaires devient une question vitale pour l'ensemble des salariés de ce pays. Quelles que soient les étapes pour y parvenir, la lutte d'ensemble est nécessaire. Cette nécessité finira par s'imposer!