- Accueil
- Lutte ouvrière n°1901
- Renault : À l'Informatique, les salariés veulent des garanties
Dans les entreprises
Renault : À l'Informatique, les salariés veulent des garanties
Chez Renault, depuis plus d'un an, les employés de la direction de l'Informatique résistent à la "refondation", c'est-à-dire au projet d'externalisation de leur secteur. Si la résistance des employés en a freiné la mise en place, elle n'a pas réussi à l'empêcher.
C'est dans ce cadre que, le 1er décembre, 53 employés et cadres de l'Informatique ont appris qu'ils figurent sur la liste du personnel concerné par le transfert chez Hewlett Packard (HP) de leur activité -le Poste de travail, là où les techniciens installent et configurent les ordinateurs et, pour certains d'entre eux, font de l'aide en ligne. Parmi eux, 41 travaillent au Siège social à Boulogne et 12 sont répartis dans les usines Renault.
Pour les "convaincre" de quitter Renault et de rejoindre HP, la direction ne fait pas dans la dentelle. Elle a mis au point tout un calendrier de rencontres entre le 9 décembre et le 27 janvier avec le repreneur potentiel, et cela que les collègues aient ou non l'intention de quitter Renault. Le directeur de l'Informatique affirme que ces transferts se feront au volontariat. Mais c'est seulement à l'issue d'un long parcours d'entretiens avec HP que des postes de reclassement chez Renault leur seront, en principe, proposés. Et le doute plane sur la nature de ces reclassements: dans quelle fonction, dans quel secteur du groupe? Le directeur se garde bien de le dire.
En attendant, la pression s'exerce sur eux. Le 9 décembre, ils ont été réunis -encadrés de leurs chefs, qui eux restent chez Renault- dans les locaux de HP à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) pour entendre vanter les mérites du repreneur. Tout le staff de l'Informatique Renault était présent... mais la présence des délégués qui avaient demandé à assister à la séance fut refusée. Voilà ce que la direction appelle agir en toute transparence!
Ensuite, les premiers entretiens individuels avec les ressources humaines de HP ont été menés tambour battant, certains ne durant pas plus de cinq minutes. En effet, la majorité des 53 ne veulent pas aller chez HP. Ils savent que c'est le saut dans l'inconnu, et ils ont purement et simplement dit non.
Une trentaine d'entre eux ont signé une lettre demandant à la direction de Renault de leur proposer dès maintenant des possibilités de reclassement qui leur conviennent. Cette lettre a été remise au directeur le 18 décembre.
Celui-ci ne cesse d'affirmer que tous les transferts se feront "au volontariat": eh bien, c'est le moment de le prouver! Les salariés du Poste de travail, qu'ils veuillent rester chez Renault ou qu'ils optent finalement pour HP, ont besoin d'un maximum de garanties. Et pour le moment, ils n'en ont aucune.