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Palestine : L'armée israélienne continue ses attaques
Mardi 4 janvier au moins huit Palestiniens ont été tués lors d'une incursion de l'armée israélienne à Beit Lahya, dans le nord de la bande de Gaza. Samedi1er, une gamine palestinienne de 10ans a été tuée par la chute d'une roquette sur sa maison, toujours dans le nord de la bande de Gaza. Vendredi 31 un adolescent a été tué par balles par des soldats à Rafah et jeudi 30 décembre une roquette tirée par un avion sans pilote israélien tuait trois personnes dans le camp de réfugiés de Khan Younès, toujours à Gaza.
Cette situation d'occupation, ces raids violents dans les territoires occupés, ces destructions et assassinats quotidiens durent depuis des années. Elle est renforcée par la construction du mur qui, non seulement sépare Israël des territoires palestiniens, mais qui sépare les territoires entre eux, isolant la population palestinienne dans des petits îlots dont elle ne peut sortir qu'avec l'autorisation de l'armée israélienne.
C'est dans cette situation que doit avoir lieu, dimanche 9 janvier, l'élection pour remplacer Yasser Arafat, décédé au mois de novembre, au poste de président de l'Autorité palestinienne. Ariel Sharon, Premier ministre israélien, a affirmé qu'"il est important qu'il soit clair pour le monde entier qu'Israël a permis des élections libres, justes et efficaces".
En tout cas il est clair que le peuple palestinien ne se gouverne pas lui-même puisque c'est le Premier ministre israélien qui permet que les élections aient lieu... Pour "faciliter l'élection", Sharon a fait délivrer 168 prisonniers palestiniens... alors qu'il y en a autour de 8000 dans les prisons. Il a annoncé un retrait pendant 72 heures des territoires occupés par l'armée et la possibilité pour les Palestiniens de Jérusalem-Est, annexé de fait par Israël, de voter par correspondance. C'est reconnaître que l'occupation des territoires palestiniens y rend la vie quotidienne impossible, ne serait-ce que le moindre déplacement.
D'ailleurs même les candidats ont du mal à se déplacer pour faire leur campagne. Deux candidats, Abdelkarim Choubeir et Sayyed Barakak, attendent toujours l'autorisation de se rendre en Cisjordanie. Un autre candidat, Moustapha Barghouthi, a été interpellé par la police israélienne dans la vieille ville de Jérusalem. Jusqu'à Michel Rocard, ancien Premier ministre français, sur les lieux en tant qu'observateur du déroulement de l'élection, qui a été arrêté plusieurs heures à un barrage. Alors qu'en sera-t-il le 9janvier des simples électeurs palestiniens qui auront à passer un ou plusieurs barrages pour aller voter? Les "élections libres" assurées par Sharon sont surtout une parodie de démocratie.
Pourtant le "monde entier", du moins celui des États et de leurs diplomates, suivis par une grande partie de la presse, est tout prêt à sanctifier cette élection. Bush, Chirac, Blair et consorts parlent d'une situation nouvelle, de perspectives nouvelles, etc., et se satisfont du plan de Sharon: une élection "présentable" d'où il sortirait un président palestinien dont ils souhaitent qu'il avalisera tout ce que l'État d'Israël lui imposera, le tout sous le contrôle de l'armée israélienne, bien sûr. Ce serait la stabilité dans l'oppression et, si possible, l'acceptation de l'oppression, sinon par les opprimés eux-mêmes, du moins par leurs représentants "autorisés". Mais cela, c'est justement ce que le peuple palestinien refuse depuis des dizaines d'années.