L'avortement,un droit, un choix : Samedi 15 janvier manifestation nationale06/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1901.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'avortement,un droit, un choix : Samedi 15 janvier manifestation nationale

À l'appel du Mouvement français pour le planning familial (MFPF), de la Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception (Cadac), de l'Association nationale des centres d'interruption de grossesse et de contraception (Ancic), une manifestation nationale est organisée le samedi 15 janvier. De nombreuses associations et organisations politiques, dont Lutte Ouvrière, se sont jointes à cet appel qui souligne que, trente ans après le vote de la loi Veil autorisant les interruptions volontaires de grossesse (IVG), le droit à l'avortement rencontre toujours des obstacles à son application: par exemple "l'insuffisance d'information et les difficultés d'accès à l'avortement et à la contraception" ainsi que les "régressions et remises en cause du système de santé dans son ensemble", comme le rappelle le tract d'appel à la manifestation.

Les organisateurs appellent également à manifester "pour que partout en Europe soit garantie la liberté d'avortement" et "pour affirmer notre solidarité avec toutes les femmes privées de ce droit dans le monde". Car il existe encore, en ce début du XXIe siècle, des pays où ce droit -parmi bien d'autres- de disposer de son corps est refusé aux femmes. Rien que dans l'Union européenne regroupant 25 pays, l'interruption volontaire de grossesse reste interdite en Irlande, à Malte et en Pologne. Et dans des pays européens comme le Portugal, l'Espagne ou l'Italie, où il est pourtant inscrit dans la loi comme un droit de la femme, il est bien souvent assorti de mesures restrictives sévères qui multiplient les obstacles devant celles qui veulent y avoir recours.

Quant à la France, où la loi reconnaît ce droit, tout n'est pas non plus simple pour les femmes. Le délai légal du recours à l'avortement a été prolongé de dix à douze semaines de grossesse en 2001, mais bien souvent ces deux semaines ne remédient pas au fait que certains médecins restent réticents à pratiquer des IVG et que les structures d'accueil dans les hôpitaux publics sont notoirement insuffisantes. Des médecins constataient dans Le Monde du 9 décembre dernier que l'IVG reste "la dernière roue de la charrette" dans les hôpitaux et que "les médecins qui (y) pratiquent les avortements sont mal payés et mal reconnus". L'avortement reste largement culpabilisé. Quant aux cliniques privées, elles pratiquent de moins en moins ce type d'intervention parce qu'il n'est pas considéré comme suffisamment rentable.

Oui, le droit à l'IVG reste, dans les faits, très loin d'être reconnu partout en Europe et les avortements clandestins n'ont pas disparu. Et à l'échelle du monde, c'est bien pire encore: d'après les chiffres cités dans une émission diffusée sur Arte le 14 décembre dernier, toutes les sept minutes une femme meurt des suites d'un avortement clandestin!

Autant de raisons qui méritent que l'on se retrouve dans la rue, nombreuses et nombreux, pour dire haut et fort que l'avortement est le droit de toute femme de disposer librement de son corps, quel que soit le pays dans lequel elle vit, ici, en Europe ou ailleurs.

L. P.

Rendez-vous de la manifestation nationale, samedi 15 janvier à 14 heures place de la République à Paris

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