La Poste Tri Jean-Jacques-Bosc Bordeaux-Bègles : Les travailleurs se font respecter06/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1901.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Tri Jean-Jacques-Bosc Bordeaux-Bègles : Les travailleurs se font respecter

Au centre de tri postal de Bordeaux, dans la nuit du 27 au 28 décembre, 44 travailleurs ont été mis en grève... par le RLP, le responsable de la production.

Nous savions déjà qu'au moins un collègue s'était vu refuser de pouvoir prendre ses congés en janvier. Et vers minuit, nous avons appris qu'un autre, qui pensait pouvoir partir en congés le 29, venait d'être informé, deux jours avant, qu'il ne pouvait finalement pas partir.

Rassemblés à une heure du matin à une soixantaine sur les 80 de l'équipe, nous avons demandé des explications. Le RLP a refusé toute discussion, prétextant que l'assemblée générale était "illégale". Il a demandé au personnel de reprendre le travail dans les cinq minutes sous peine d'être considéré gréviste. Cloués sur place par un tel mépris, nous n'avons pas repris le travail et l'avons massivement suivi dans son bureau, où il s'est entendu dire ses quatre vérités jusqu'à deux heures du matin. Nous lui avons dit que les congés sont un droit et qu'on n'a pas à lui dire merci ou à supplier pour les avoir.

Son attitude hautaine et méprisante a déclenché la colère chez les grévistes et la production a été largement bloquée le reste de la nuit... Le centre a été occupé jusqu'à 4 h 30 et une partie du courrier entrant a été dévié sur un autre centre de tri.

Dans l'assemblée générale du lendemain, nous avons dénoncé une note de service que nous n'aurions pas dû connaître et qui planifiait entre autres la limitation de nos congés pour janvier. Un peu avant, le dirigeant de l'équipe avait annoncé à un des collègues aux congés refusés que, finalement, il pouvait partir. Le surlendemain, l'assemblée générale a duré 25 minutes, le RLP jetant l'éponge en disant "Faites ce que vous voulez, j'en ai marre, je suis fatigué." Comme quoi, les limites dépendent du rapport de force...

Ces congés refusés sont la conséquence des suppressions successives d'emplois qui font que nous ne sommes plus assez nombreux pour faire le travail. À cela s'ajoute le mépris affiché: la direction a aussi prétendu que nous étions des "immatures"... largement de quoi faire mûrir notre réaction!

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