Si les fédérations syndicales de La Poste ont tenu à faire coïncider leur appel à une journée de grève avec le débat à l'Assemblée nationale sur la loi postale, qui va confirmer toutes les orientations engagées depuis longtemps par les gouvernements successifs dans ce secteur, le problème le plus criant dont ont à pâtir les quelque trois cent mille employés de ce service est celui des suppressions d'emplois qui ont lieu partout en permanence.

Que ce soit dans les bureaux de poste, les centres de tri, dans les services financiers et les chèques postaux, que ce soit dans les filiales diverses et variées, partout ce sont les réorganisations permanentes sous les prétextes les plus divers, mais qui ont toutes un seul objectif: réduire toujours plus les effectifs, afin de diminuer la masse salariale. Il s'agit de rendre l'entreprise plus rentable afin d'en offrir demain les parties les plus intéressantes à de futurs actionnaires privés.

Cette politique de réduction d'effectifs, c'est l'ensemble du personnel qui la paie au prix fort, les contractuels, qui représentent une part toujours plus grande des effectifs, comme le personnel statutaire. Pour les contractuels, les CDD d'abord, mais pas seulement eux, cela veut parfois dire le licenciement direct et rapide pour aller pointer à l'ANPE. Pour les autres cela peut aller jusqu'à des mutations plus ou moins forcées, qui remettent en cause leurs conditions de vie, et pour tous une aggravation des conditions de travail.

Voilà contre quoi pourrait se rassembler au coude à coude l'ensemble du personnel, au-delà des catégories, des fausses divisions que l'on tente d'introduire entre tous. C'est en manifestant leur unité que l'ensemble des employés de La Poste pourraient prendre conscience de la force qu'ils représentent. Si la journée du 18 janvier peut servir à quelque chose, ce serait bien à avancer dans cette direction.