Faut pas confondre génériqueur et bienfaiteur06/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1901.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Faut pas confondre génériqueur et bienfaiteur

Ranbaxy est le plus gros fabricant de médicaments génériques de l'Inde et c'est le premier laboratoire de l'industrie pharmaceutique du pays. Loin de s'opposer à la réforme qui interdit désormais toute copie de nouveau médicament, il la soutient. "Nous sommes aussi pour la reconnaissance des brevets car l'innovation doit être récompensée", déclare son vice-président.

La petite histoire raconte que le grand-père de l'actuel propriétaire de Ranbaxy, réfugié du Pakistan dans les années 1960, était initialement établi comme prêteur sur gages jusqu'à ce qu'un de ses créanciers lui propose de rembourser sa dette contre une pharmacie et une entreprise d'importation de médicaments (la dette devait être rondelette).

Ensuite, ce n'est pas la chance qui lui a souri, mais le bas coût de la main-d'oeuvre en Inde qui l'a séduit. Des chimistes ont analysé la composition des médicaments et des ouvriers les ont fabriqués. Dans les années 1980, Ranbaxy a implanté ses usines en Thaïlande, en Malaisie, puis en Chine, en Grande-Bretagne. Il a ouvert des succursales commerciales en Russie, en Europe... En 1994, c'est l'ouverture du marché américain. Actuellement, Ranbaxy réaliserait ainsi près de la moitié de ses ventes de l'autre côté de l'Atlantique où il est un des fournisseurs officiels des fondations de lutte contre le sida en antirétroviraux vendus infiniment moins cher que les originaux. De ce côté-ci, en France, ça va bien aussi: Ranbaxy a racheté en 2003 la filiale d'Aventis spécialisée dans les génériques. Et puis le laboratoire indien vend aussi désormais des produits issus de sa recherche. À bas prix, c'est son créneau...

Foin des préoccupations humanitaires, Ranbaxy le génériqueur est une firme capitaliste normale animée et stimulée normalement... par l'appât du gain.

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