Les banquiers français pavoisent et vont faire la fête. En 2003, ils avaient engrangé près de 18milliards d'euros de bénéfices. Mais en 2004 ces records seront battus si on en juge par les résultats annoncés pour le premier semestre: pour le Crédit Agricole-Crédit Lyonnais près d'un milliard d'euros de profits (+ 73% par rapport à 2003), pour la Société Générale 1,5 milliard d'euros (+ 32%), la BNP-Paribas emportant la palme avec 2,6 milliards d'euros de bénéfices (+ 40%)!

Bref, tout va très bien pour les banquiers français, qui envisagent de nouvelles opérations de rachat ou de fusion à l'échelle européenne. Et le secteur bancaire est si florissant que, d'après une enquête de la Banque de France, un scénario-catastrophe, à savoir deux ans de croissance nulle en France, n'écornerait leurs bénéfices que de 38% au maximum par rapport à ceux de 2003. Et si la Bourse chutait de 30%, ces bénéfices ne diminueraient que de 21%.

Au Crédit Lyonnais, nos salaires stagnent. En 2001 et 2002 nous avons eu une augmentation générale de 0,5% et en 2003 elle variait entre 1 et 2%, selon la classification, uniquement pour les techniciens. Sinon, la direction se contente de verser des primes, plutôt des primettes de quelques centaines d'euros, 500 euros en 2004. La baisse de notre pouvoir d'achat est bien réelle et la direction doit l'admettre puisque la GSI (garantie salariale individuelle), qui s'applique à ceux dont le salaire a augmenté de moins de 3% en cinq ans, a concerné 1000 personnes en 2003 et 1400 en 2004. Pendant ce temps les dix plus hauts salariés du Crédit Lyonnais se sont généreusement octroyé des augmentations considérables: + 26% en 2003 et + 37,77% en 2004. On n'est jamais mieux servi que par soi-même!

Pour 2005, la direction du Crédit Lyonnais entend continuer à empocher les bénéfices et à nous serrer la ceinture puisqu'elle propose pour les techniciens une prime de 250euros et une augmentation de 0,7 à 1%, avec un minimum de 200 euros annuels: cette augmentation correspondrait à moins de 12 euros net par mois! Pour les cadres qui touchent moins de 35000 euros par an, soit environ un sur trois, elle propose une prime de 450euros. Quant aux augmentations individuelles, à la tête du client, la direction prétend que leur montant représenterait le double des augmentations collectives... méthode habituelle pour nous diviser.

Ce que propose la direction ne fait pas le compte. Même si on prend les chiffres officiels de l'inflation, en cinq ans les prix ont augmenté de 10,3%... et nous sommes bien placés pour savoir que penser de ces chiffres officiels truqués. Ce n'est pas une prime de 250 euros une fois qui va compenser la baisse de notre pouvoir d'achat. Il nous faut une véritable augmentation de salaire conséquente et pour tous.