Chirac : La main sur le coeur, pas au porte-monnaie06/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1901.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chirac : La main sur le coeur, pas au porte-monnaie

Chirac n'a pas pu s'empêcher de prendre la pose pour exprimer son "émotion" et sa "profonde solidarité" avec les victimes du séisme en Asie du Sud.

Soi-disant défenseur des pays pauvres, il a ressorti de son chapeau de bonimenteur l'idée d'un moratoire sur la dette des pays touchés par le séisme. Cette dette considérable et le payement de ses intérêts étranglent ces pays: 131 milliards de dollars pour la seule Indonésie et 202 millions pour les petites îles Maldives. Quant à l'Inde, elle est endettée à hauteur de 83 milliards de dollars et la Thaïlande pour 48 milliards.

Chirac ne parle pas du tout d'annuler la dette de ces pays envers la France. Il demande seulement au gouvernement "d'appuyer dans le cadre du Club de Paris -la réunion des États créanciers- le principe d'un moratoire sur la dette des pays frappés par la catastrophe".

Ils discuteront entre gens du même monde avec, par exemple, Blair et Berlusconi, qui sur ce terrain l'ont presque doublé sur sa gauche. En effet l'Italie et la Grande-Bretagne, qui préside actuellement le groupe du G8 (les huit pays les plus riches du monde), ont proposé, elles aussi, le moratoire de la dette. Le ministre des Finances anglais a même parlé de "procéder à l'analyse de ces pays en matière de dettes, avec la possibilité d'en annuler une partie". Chirac n'a donc qu'à bien se tenir.

La solidarité de Chirac avec les populations sinistrées, ce sont des effets de manche dont il est friand: déjà en septembre 2004, à la conférence de l'ONU consacrée à la pauvreté, il avait appelé à la création d'un impôt mondial contre la faim. Il est plus facile de faire des déclarations hypocrites, sans le moindre début d'application. Pourquoi Chirac, qui est tout de même président de la République, ne commence-t-il pas par montrer l'exemple? Pourquoi, lui qui a le pouvoir, ne commence-t-il pas par imposer ici, en France, un impôt sur les grandes fortunes qui pourrait aider à dégager les milliards d'euros indispensables pour aider les populations sinistrées?

Le gouvernement français sait toujours faire ce qu'il faut quand il s'agit d'aider les possédants. Pour les populations pauvres, qu'elles soient en Asie ou même en France, il lui reste les discours. Chirac n'en est pas avare.

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