Belgique : Les deniers du culte06/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1901.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Belgique : Les deniers du culte

La chambre des représentants de Belgique vient de voter une loi prévoyant le paiement dès 2005 de 245 imams par l'État.

L'État reconnaît depuis trente ans six cultes religieux, ainsi d'ailleurs que ce que la loi classe sous le terme de "laïques", et les finance avec un budget annuel de 229 millions d'euros, sans compter les subsides liés au patrimoine immobilier. Ces financements vont aux représentants officiels de ces cultes, dans le cas des "laïques", ils vont à des associations classées comme "libres penseurs" et reconnues comme telles par l'État.

Quant aux imams, ils étaient les seuls ministres d'un culte reconnu non encore rémunérés par l'État. Par la nouvelle loi, la ministre socialiste de la Justice et des Cultes, Laurette Onkelinx, cherche visiblement à pousser la jeunesse d'origine maghrébine dans les bras d'imams que le gouvernement espère contrôler, plutôt que de courir le risque que cette jeunesse livrée à elle-même ne finisse par exprimer sa révolte d'une façon ou d'une autre. Dans les grandes villes, une grande majorité de ces jeunes sont au chômage. Dans certains quartiers plus de 70% sont sans emploi, les autres n'ont le plus souvent que des emplois précaires. De quoi se révolter, en effet!

Pour obtenir la soumission des exploités, la menace de la colère divine et la promesse du paradis post-mortem n'est pas nouvelle. Les dirigeants belges se sont longtemps appuyés sur les curés pour faire accepter la misère aux travailleurs.

Pourtant au début du 20esiècle, le POB (ancêtre du PS actuel) militait contre la religion et pour rendre la classe ouvrière consciente que ce sont ses luttes qui lui apporteront un avenir meilleur ici-bas. Les socialistes s'opposaient au financement des Églises et de l'enseignement catholique. Les croyances religieuses étaient une affaire privée pour les socialistes d'alors au contraire des dirigeants du PS et du SP. a (son homologue néérlandophone) actuels. Qu'il s'agisse des cultes musulman, protestant, anglican, hébraïque, orthodoxe, catholique ou autre, ce qui était vrai alors l'est toujours aujourd'hui: l'argent public ne doit pas servir à financer les cultes religieux.

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