Thomson Angers : Face aux "externalisations-licenciements"31/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1900.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson Angers : Face aux "externalisations-licenciements"

À Angers, la direction de Thomson a sans doute décidé de se débarrasser de la production que nous faisons... et de nous par la même occasion. Mais elle veut, en plus, que cela se fasse aux moindres frais pour elle. C'est donc par petits bouts, d'externalisations en externalisations, qu'elle compte s'y prendre. Cela lui évite le financement d'un plan social et de payer des indemnités de licenciement.

C'est d'abord un petit secteur qui a été vendu à Geodis, avec douze d'entre nous. Puis, il y a quelques jours, la direction annonçait l'externalisation de tout un secteur et sa vente à l'entreprise A-NOVO. Dans un premier temps, 42 d'entre nous ont vu leur contrat de travail transféré dans cette entreprise. Mais la direction veut plus, elle veut que 118 autres suivent dans l'année qui vient. Dans ses projets à court terme il y a aussi la vente du secteur " plastique " (cela concerne plus de 70 salariés), puis le départ du reste de la logistique, soit 80 d'entre nous. Dans la même semaine, la direction du groupe annonçait son désengagement de la fabrication des écrans plats grand public, fabrication que nous faisons à Angers. Cette annonce a d'ailleurs fait bondir le titre Thomson à la Bourse: " Thomson plus petit mais plus rentable ", titrait un journal économique.

Il est donc scandaleux qu'un groupe comme Thomson, qui fait aujourd'hui des profits plus que confortables, qui a été longtemps nationalisé et qui donc bénéficié d'aides massives de la part de l'État, décide du jour au lendemain de se débarrasser de centaines de travailleurs sans se donner la peine de créer de nouveaux emplois au sein du groupe. Si reconversion du site il doit y avoir, comme la direction le prétend, que les patrons consacrent une part des profits qu'ils ont accumulés pour le réaliser. Au lieu de cela, ils entendent nous externaliser dans des entreprises douteuses, à la durée de vie plus qu'aléatoire.

Aucun d'entre nous n'est dupe des méthodes de Thomson. Il s'agit bien de licenciements déguisés auxquels se livre la direction, avec l'avantage pour elle que cela ne lui coûte rien. C'est en tout cas ce qu'elle souhaiterait, mais nous avons décidé de ne pas accepter de partir sans rien. Déjà, lors du transfert du premier groupe de douze à Geodis, la direction avait subi le blocage de la production par les salariés concernés pendant deux jours et ceux-ci avaient bénéficié du soutien d'une grande partie de l'usine. La direction avait dû lâcher une prime de départ, certes modeste, mais qui était apparue comme un recul de sa part. Scénario identique la semaine dernière; cette fois-ci ce sont les 42 vendus à A-NOVO qui ont bloqué l'entreprise. Et Thomson a de nouveau lâché une prime de départ de 1500 euros (plus 1000 euros en juillet 2005 promis par A-NOVO) au bout de deux jours de conflit.

Mais aujourd'hui beaucoup d'entre nous sont conscients que nous ne pouvons plus attendre de nous faire vider petit bout par petit bout, en nous battant petit groupe par petit groupe, pour n'obtenir finalement que des sommes dérisoires. Puisque nous allons tous être concernés à un moment ou à un autre par ces licenciements déguisés, autant nous battre tous ensemble, afin d'obtenir des conditions de départ décentes. C'est cette idée qui fait son chemin et il est bien possible que Thomson ne s'en tire pas aussi bien que ces dirigeants le souhaiteraient.

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