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- Lutte ouvrière n°1900
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Leur société
Raz-de-marée dans l'océan Indien : La charité bien ordonnée... des pays impérialistes
Devant l'émotion soulevée par la catastrophe survenue dans le Sud-Est asiatique, les organismes internationaux et les gouvernements des pays riches ne lésinent pas sur les promesses de secours. Ils parlent même d'une " opération de secours planétaire " et détaillent abondamment les promesses d'aides immédiates. Le FMI, quant à lui, promet " toute l'aide nécessaire "... peut-être des délais de paiement de la dette de ces pays pauvres. On voit des avions partir avec des médecins, des vivres, du matériel et des caméras pour filmer le tout; des journalistes pour parler de la nécessaire solidarité.
Mais si l'on rapporte tout cela aux besoins nécessaires, c'est bien peu: d'un côté des dizaines de milliers de morts, des risques d'épidémies susceptibles de toucher des millions de personnes, des milliards de dollars de destructions, de l'autre quelques dizaines de millions d'euros et la bonne volonté des ONG.
Mais la comparaison devrait se rapporter aussi à d'autres chiffres. Les puissances impérialistes entretiennent des armées comptant des centaines de milliers d'hommes bien équipés et bien organisés, munis d'hôpitaux de campagne, de réserves de médicaments, d'engins de travaux publics, de ponts mobiles, de moyens de transports tout terrain et aériens, d'appareils pour rendre l'eau potable, de monceaux de vivres, de cuisines industrielles... capables d'intervenir en tout point de la planète en quelques heures ou quelques jours. Où sont-ils aujourd'hui? L'État français vient de commander pour trois milliards d'euros d'avions de combat, le gouvernement américain demande 80 milliards de dollars en plus pour la guerre en Irak et tous ces gouvernements osent offrir quelques millions et des discours. Les établissements boursiers de Paris et Francfort se préparent à racheter celui de Londres pour une somme astronomique, mais les Bourses n'ont pas vocation à soulager la misère du monde, seulement à spéculer sur celle-ci.
Et dans une telle situation, on attendrait aussi que les grandes sociétés capitalistes, les trusts pharmaceutiques par exemple, qui sont capables de mettre des milliards sur la table pour se racheter les uns les autres, mettent à la disposition de la collectivité leurs stocks de médicaments... mais cela on peut toujours l'attendre!
Les investissements faits par les capitalistes occidentaux dans ces pays ravagés par le raz-de-marée sont faits pour le profit immédiat. En l'occurrence des centres de vacances, des hôtels pour touristes et les aéroports pour y parvenir. Pendant ce temps-là, des millions d'habitants de ces régions continuent à vivre dans des baraquements sans adduction d'eau, sans électricité, sans même de routes carrossables. C'est cela le sous- développement; un sous-développement qui ajoute encore à la catastrophe meurtrière.