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Raz-de-marée dans l'océan Indien : On attend encore la mondialisation de la prévention
Un système d'alerte aux raz-de-marée gigantesques (tsunamis) est en place depuis 1948 dans la zone des pays riverains de l'océan Pacifique. Vingt-six pays y participent. Sur l'île d'Hawaï sont gérées les informations sismographiques et marégraphiques fournies par plus de cinquante stations. Ce système permet de calculer le temps de parcours de l'onde provoquée par le séisme jusqu'aux côtes et, quelques minutes après, d'alerter immédiatement les populations riveraines concernées afin d'atténuer les effets meurtriers éventuels du raz-de-marée consécutif. C'est en effet dans le Pacifique que se déclenche la majorité des séismes. Néanmoins, selon l'organisme créé sous l'égide de l'UNESCO pour coordonner les systèmes d'alerte dans la région Pacifique, des améliorations restent cependant à apporter en matière de moyens de communication notamment, ainsi que d'amélioration des programmes de prévention et d'éducation des populations concernées.
Mais dans l'océan Indien, il n'existe pas de coordination internationale, pas d'infrastructure d'alerte. Rien de comparable à ce qui existe dans le Pacifique! Ce manque de système approprié a, selon des experts, contribué à la catastrophe: la Thaïlande seule aurait diffusé une alerte, le 26 décembre, à la radio et à la télévision. Au Japon, par exemple, le système d'alerte mise sur trois aspects: l'information ultrarapide, l'alerte automatique et l'évacuation urgente des populations. Une infrastructure d'alerte relayée automatiquement par les villes et les villages prévient la population par l'intermédiaire de sirènes et de hauts-parleurs; la chaîne nationale de radio et de télévision informe immédiatement les auditeurs et diffuse les instructions de première urgence. Des exercices annuels de répétition concernant sauveteurs et population sont organisés par les pouvoirs publics. Ce système, adapté en permanence, est appuyé sur une technologie sophistiquée de détection automatique des séismes et des raz-de-marée. Toutes ces données sont lues et analysées immédiatement, puis transmises en moins de quatre minutes.
Mais un tel réseau d'alerte n'existe pas dans les pays qui ont été touchés par le séisme et les raz-de-marée du 26 décembre. L'alerte n'a pas été donnée immédiatement. Mais même si elle l'avait été, l'information n'aurait pu parvenir à temps aux populations concernées, car pratiquement aucun moyen n'était prévu pour les informer de ce qui les menaçait.